Camille Rebuffel

Transmettre, créer, aider : les verbes de sa vie

Par Valérie Rouger

Ecrire le portrait de Camille Rebuffel revient à poser des mots sur la générosité, le partage, la transmission et le talent. Si la jeune artiste plasticienne nous livre le regret de n’avoir pas été une enfant menée vers l’art, elle en tire une grande partie de sa quête. « Aujourd’hui, j’essaie d’œuvrer pour que l’art s’immisce dans tous les recoins de la quotidienneté, pour qu’il appartienne à tous et toutes, peu importe qui l’on est ou d’où l’on vient. » Sa pratique artistique et ses réflexions théoriques partent toujours de l’altérité. « Partir des autres et revenir à soi, intégrer des personnes qui n’ont pas la chance d’être initiées à l’art. Venant d’un milieu rural et pauvre, j’ai toujours voulu représenter ceux qui font la périphérie, voulant moi-même devenir une artiste de la périphérie assumée. » Depuis son diplôme à l’école d’art d’Aix-en-Provence, « créer autrement » est devenu son credo et motive tous ses projets collaboratifs. Par exemple, le projet en collaboration avec le Musée des Alpilles à Saint-Rémy-de-Provence pour la création d’un herbier intergénérationnel mêlant crèche, Ehpad et Maison de la jeunesse, ou au centre social La Provence à Aix-en-Provence dans le cadre des 60 ans du quartier Encagnane. Lors de la biennale d’Aix 2024, Camille sera associée au projet de l’association La Source Garouste-Sainte-Victoire. Tous ses desseins prennent vie à la frontière entre art et social, permettant un mélange des disciplines et des champs d’action. « Aujourd›hui, plus que jamais, j›aimerais prendre part à la culture et faire rayonner cet univers merveilleux qu’est la création. Le propre de l’art, c’est aussi de réfléchir ensemble à notre humanité. En ce moment même, il y a des milliards d’humains qui créent quelque chose dans le monde ! Peu importe la place, peu importe l’endroit, il y a des rencontres qui changent une vie. »