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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

mars 2024

Deux Femmes, Deux Départements

Un territoire : La Provence

Nos néo-Provençaux arrivent sur un territoire riche et apportent tous leur pierre à son développement. Rencontre avec Dominique Santoni, Présidente du Conseil départemental du Vaucluse, et Martine Vassal, Présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône.

Par Benjamin Perles
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Entre développement économique et enrichissement culturel, qu’est-ce qui compte le plus dans l’apport des néo-Provençaux à votre département ?

Dominique Santoni : Les deux comptent, évidemment. Le Vaucluse bénéficie d’un tissu économique très riche, diversifié, dans lequel toutes les filières sont représentées. Les Néo-Provençaux sont aussi séduits par notre identité, notre culture, notre art de vivre. Beaucoup deviennent plus provençaux que les Provençaux eux-mêmes (rire). Notre identité ne se dilue pas dans l’apport des nouveaux arrivants, elle s’en trouve au contraire renforcée.

Martine Vassal : Les Bouches-du-Rhône ont toujours été une place commerciale forte avec une position stratégique en Europe et ouvertes sur la Méditerranée. Les néo-Provençaux qui s’implantent le font dans un contexte économique qui leur offre des opportunités. Chaque année, notre agence de développement économique Provence Promotion implante 70 à 80 entreprises.

Les deux : Mais avant tout, ces néo-Provençaux s’installent par choix.

 

Avez-vous quelques exemples en tête qui illustrent la chance que représente l’arrivée de ces néo-Provençaux, qu’ils soient entrepreneurs, investisseurs, innovateurs ou artistes ?

M.V. : Les Bouches-du-Rhône sont le berceau de « success stories » comme Thomas Kerjean, CEO de Mailinblack, qui fait grandir à Marseille son entreprise de cybersécurité passée du statut de « start-up » à celui de « scale-up ». Sur la culture, Mara et Paddy McKillen qui ont transformé un domaine viticole en centre d’art contemporain de renommée internationale. Qui aurait cru voir des ingénieurs indiens jouer au cricket sur des places de Marseille, ce sont ceux du géant de l’informatique Infosys.

D.S. : En plus d’attirer, le Vaucluse intègre ces néo-Provençaux qui impulsent sur le territoire comme Alex Berger producteur de la série Le Bureau des légendes et d’autres qui nous aident à mettre en place un écosystème autour du cinéma et de l’audiovisuel. Créer les conditions pour accueillir les tournages et générer des retombées économiques importantes pour le Vaucluse. En dehors des néo il y a ceux qui reviennent car le territoire est mature pour le business et crédible sur la filière naturalité, comme Fanny Rolet, la créatrice d’Antofénol, entreprise de biocontrôle.

 

Comment votre collectivité encourage-t-elle cette dynamique, comment accompagne-t-elle les nouveaux arrivants ?

D.S. : J’ai fait de l’attractivité du Vaucluse le fil rouge de mon mandat. L’objectif, créer de la richesse, de la croissance, de l’emploi en Vaucluse. Attirer entrepreneurs et investisseurs qui veulent y installer leurs activités. Nous créons des infrastructures pour ne délaisser aucune partie du département comme réseau départemental de santé dans lequel exercent déjà huit médecins salariés. Avec notre agence Vaucluse Provence Attractivité notre stratégie porte ses fruits. Sur les trois dernières années, soixante entreprises se sont implantées en Vaucluse totalisant plus de 1250 emplois supplémentaires.

M.V. : Nous avons One Provence, le nouveau programme de marketing territorial qui a pour mission d’attirer, mais d’abord, de révéler et d’ancrer les talents déjà présents. Ensuite, la Métropole Aix-Marseille-Provence, que j’ai l’honneur de présider, a missionné son agence de développement économique Provence Promotion pour créer un portail d’accueil en ligne (living-working-provence.com) pour répondre aux questions sur le logement, la scolarité et les opportunités d’emploi du conjoint. Enfin la future Cité scolaire internationale « Jacques-Chirac » qui accueillera progressivement, à partir de 2025, 2 000 élèves scolarisés en 5 langues, en partenariat avec la Région Sud et la Ville de Marseille.

 

Votre département est-il prêt à accueillir encore de nombreux néo-Provençaux ?

D.S. : Bien sûr. Comme j’ai l’habitude de le dire, le Vaucluse, c’est le Sud des possibles. Ce qui signifie notamment qu’ici, il est possible de s’installer dans un cadre de vie magnifique, loin des grandes métropoles, en bénéficiant du Très Haut Débit puisque le Département a terminé voici déjà trois ans la couverture à 100 % des secteurs ruraux. Notre message, c’est « venez, ici tout est possible ». Avec le soleil toute l’année en prime !

M.V. : Nous avons vu post-COVID, le réseau social professionnel LinkedIn stagner à Paris alors que dans le même temps Marseille trustait le podium pour le nombre de nouveaux membres. Quelque 10 milliards d’euros vont être investis, autour du golfe de Fos, pour des gigafactories et autant de milliers d’emplois qui sédentariseront des Provençaux et attireront des Néo. Nous y sommes attentifs et nous planifions avec les communes, l’Etat et la Région la construction de logements, d’établissements scolaires et de moyens de transport.

 

Pour ceux qui veulent changer de vie, et en particulier les Franciliens, pourquoi choisir votre département plutôt qu’un autre territoire, en quelques mots ?

M.V. : Tout d’abord, la facilité à s’intégrer dans une métropole multiculturelle. Bien sûr, le climat et le cadre de vie sont déterminants. Soleil, mer, proximité de la nature sont des critères essentiels du « lieu de vie idéal » aux yeux des Français pour trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Une grande ville comme Marseille, capitale méditerranéenne bouillonnante ou Aix-en-Provence, ville d’art et de culture, des villes à taille humaine ou même des villages ruraux, tout est envisageable en profitant de belles opportunités de carrière dans les filières d’excellence ou dans les entreprises innovantes.

D.S. : Le soleil, la qualité de vie, le patrimoine, la culture, la beauté des paysages, une gare TGV qui nous met à 2h40 de Paris. Le Vaucluse, c’est aussi une terre d’événements culturels – avec en premier lieu le Festival d’Avignon et les Chorégies d’Orange. Et puis, pour moi, c’est une dimension très importante de l’identité vauclusienne : nous sommes le premier département agricole de la Région Sud en termes d’emplois et de productions. Nos produits, nos fruits, nos légumes, nos vins sont connus dans le monde entier.

 

Et pour ne pas être trop chauvin, quel compliment adresseriez-vous à votre département voisin ?

D.S. : Eh bien c’est très près du Vaucluse (rire). Non, plus sérieusement, les Bouches-du-Rhône ont une chose que nous n’avons pas, c’est la mer. Et ça, j’avoue que c’est une chance.

M.V. : Je suis naturellement très attachée aux Bouches-du-Rhône, mais le Vaucluse, c’est aussi la Provence. C’est une terre de culture au sens large façonnée par un patrimoine naturel et architectural exceptionnel. Avignon et son festival mondialement connu, le Luberon et ses villages prisés, l’Isle-sur-la-Sorgue et son marché, les pentes du Mont Ventoux ou les vignes de Châteauneuf-du-Pape… tout cela évoque la Provence dans ce qu’elle a de plus authentique.

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