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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

Xavier Hébuterne

Xavier Hébuterne

Avec les patients, jusque sur le Mont Blanc

Gastro-entérologue et professeur de nutrition, il est spécialisé dans la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et met en garde contre les aliments ultra-transformés.

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« Après mes études à Paris, j’ai eu un parcours presque exclusivement niçois depuis 1983 », précise Xavier Hébuterne. Les deux choses qui ont toujours animé ce médecin ? La gastro-entérologie et la nutrition. « Si la médecine est très cloisonnée, la nutrition a l’avantage d’être transversale et touche à toutes les spécialités. J’ai commencé à m’y intéresser vers 1985, dans le cadre de patients n’ayant plus d’intestin grêle et qui avaient besoin d’une nutrition parentérale. C’était l’avènement de la nutrition artificielle de produits prédigérés par le tube digestif, et le Pr Rampal m’a poussé à me former dans ce domaine », poursuit ce professeur de nutrition à la Faculté de médecine, chef du service de gastro-entérologie et nutrition du CHU de Nice. « Auparavant lorsqu’on avait un cancer du pancréas, on mourrait de dénutrition. Or désormais, en introduisant une sonde naso-gastrique par le nez jusqu’à l’estomac, ou une sonde de gastrostomie, en faisant une petite incision dans la paroi abdominale, on peut nourrir le patient qui reçoit ainsi ses traitements. Nous collaborons dans ce cadre avec les autres services, la cancérologie, la pneumologie et l’hématologie », ajoute le médecin. A ce jour, Nice est aussi l’un des plus gros centres français de nutrition artificielle à domicile. Xavier Hébuterne s’est ensuite spécialisé dans les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin, comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, en travaillant avec le Pr Schneider, aujourd’hui responsable de cette activité : « Nous avons créé un centre spécialisé dans la prise en charge des MICI et c’est désormais mon occupation principale. »

 

Référent pour les MICI

« Le centre réunit une équipe d’infirmières, de diététiciennes, de psychologues, de pharmaciens pour une prise en charge globale du patient. Nous avons également un gros pôle de recherche clinique où nous évaluons de nouvelles stratégies thérapeutiques », poursuit le gastro-entérologue, qui a été l’un des initiateurs des biothérapies. C’est dans son contexte que Xavier Hébuterne a vécu aussi avec des personnes souffrant de MICI une expérience hors norme : gravir le plus haut sommet de l’Union européenne, ce qui a d’ailleurs donné lieu au film « Un Mont Blanc pour y croire » en 2010. Une aventure qui a changé sa manière de prendre en charge les patients, sachant qu’il milite pour l’empowerment des malades, leur donner plus d’autonomie. Auteur de plusieurs ouvrages sur l’impact de la nutrition sur notre santé, il invite à la vigilance : « On sait aujourd’hui qu’une alimentation riche en fruits, légumes et poissons est plutôt protectrice, et qu’il faut se méfier des additifs alimentaires et aliments ultra-transformés qui modifient le microbiote intestinal et favorisent l’inflammation. Mieux vaut des carottes fraiches râpées que leur version toute prête achetée, de même que le pain de boulanger face à sa version industrielle. En la matière, l’application Open Food Facts est d’ailleurs fort utile. Elle donne un score Nova, de A à D, mettant en avant le degré de transformation des aliments. »

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