Voyage: Toronto la paradoxale

Si Toronto ressemblait à l’Amérique puritaine, aujourd’hui un sérieux frisson de fantaisie lui gratte l’échine. La troisième ville du nord de l’Amérique vit à l’heure de l’expansion et l’été est la belle saison pour en saisir les mutations.

Place à l’American Way of Life. L’hypercentre de Toronto érige ses très hauts buildings récents d’une architecture ambitieuse, la ville explose de vitalité. Les travaux qui la jalonnent en sont la preuve, l’activité ne cesse pas, même la nuit. De nombreuses compagnies américaines, attirées par les prix des loyers, sont venues s’y installer avec leur armada de cadres quadra et leur manne financière. Qui dit expansion dit accueil, pas moins de 130 langues sont parlées ici, mais avant tout l’anglais. En résumé, si nous n’avons pas peur du froid – le dernier hiver a été particulièrement rude avec ses moins 20 degrés et sa neige persistante sur une longue période – et si nous avons la volonté de parler l’anglais, Toronto est une destination fabuleuse pour mordre la vie à belles dents. Témoins de ces hivers rigoureux, pas moins de 30 km de galeries marchandes souterraines la traversent, et on s’y repère grâce aux PATH, petits cartels de couleurs qui donnent l’orientation. Le printemps revenu, les habitants sortent en nombre pour profiter des larges avenues bordées de boutiques chics au Nord, plus alternatives à l’est, à l’ouest des nombreux bars de Distillery District ou du lac ponctué d’îles au sud, une fois passé le quartier des affaires. Parcs, vélos, promenades en bateau font le plaisir des week-end des familles ou des bobos, et la jeunesse dorée délaisse les guimbardes hivernales pour sortir les bolides. Le show off est de mise, impulsé par les nombreuses communautés. Petite Italie, Petit Portugal, quartiers iranien et espagnol, village gay et une communauté asiatique très importante composent le puzzle de la ville. Les nuits sont chaudes, peuplées de bimbos en mini-jupette et maxistilettos qui traquent le mâle, alors que chaque jour Rob Ford, le maire, défraie la chronique. Sage, ennuyeuse Toronto ? Pas tant que ça.