Un patrimoine renouvelé

À quoi servirait-il de bâtir le patrimoine de demain si l’on
négligeait celui d’hier ?

Outre la préservation d’un héritage, rénover et reconstruire sur de l’existant relève souvent d’une démarche à la fois stratégique, économique et écologique. Cela permet également d’œuvrer dans un contexte où le foncier, notamment en zone urbaine, se raréfie. Nous avons choisi ici de présenter des exemples qui illustrent cette volonté de valoriser et de pérenniser le patrimoine dans trois domaines différents : le public, avec l’usine électrique d’Allauch, l’associatif, avec Notre-Dame de la Garde, le privé avec l’Hôtel de Cabre.

Hôtel de Cabre : une nouvelle vie

Construit vers 1535, ce joyau architectural, qui échappa à la destruction des vieux quartiers de Marseille en 1943 et pivota de 90 degrés en 1954, entame une seconde vie pour s’ancrer durablement dans le tissu urbain du XXIe siècle.

Le premier objectif de cette réhabilitation est de restituer à l’Hôtel de Cabre son caractère d’exception, tout en garantissant sa pérennité dans le temps. Classé monument historique et témoin rare de l’époque de la Renaissance à Marseille, l’immeuble nécessitait une intervention exigeante, guidée par une profonde connaissance de son histoire et de ses matériaux d’origine. Les façades, constituées de pierre de la Couronne, provenant des  régions de Ponteau et de Lavéra, combinent des éléments gothiques et de la Renaissance. Elles présentaient de multiples signes d’altérations, dus principalement aux dépôts atmosphériques liés à la pollution,  une forte érosion, à des colonisations biologiques ainsi qu’à des arrachements de matière. Un travail minutieux de restauration, utilisant des techniques de pointe,
a été mené afin de leur rendre leur couleur rosée d’origine et leur éclat. Il a également redonné vie à ses figures et motifs animaliers (singes, serpents, lions, chèvres…) La couverture a été entièrement révisée et remplacée. Chaque fenêtre, dotée de menuiseries refaites dans le style XVIe siècle, a été équipée d’un double vitrage. Les vitraux ont été repris et restaurés. Les appartements, dont les plafonds à la française ont été conservés, ont fait l’objet d’une rénovation complète, dans le respect des normes environnementales et des usages contemporains. 

Ces importants travaux de conservation et restauration, intérieure comme extérieure, sont pilotés par le jeune opérateur immobilier marseillais Rise, qui s’est entouré de partenaires experts pour garantir la bonne exécution de cette réhabilitation exigeante, et supervisés par ARCHIGEM, architectes de patrimoine. 

Le chantier, lancé en juillet 2024, sera livré en décembre prochain.