Sophie Delage

 

 

 
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« Danse et architecture sont liées intimement par des notions de corpsdans l’espace et de rapport au temps »

Elle rêvait d’être danseuse étoile. Elle est devenue architecte. Par dépit ? Non, par choix. « Au moment de mon orientation, je me suis posé les grandes questions. Soit je torture mon corps et mon esprit pour réaliser mon rêve soit je regarde quelles sont vraiment mes capacités et je prends une décision réaliste. » C’est ce qu’elle a fait en inté­­grant l’École nationale supérieure d’Architecture de Marseille. « Je voulais exercer un métier passion et j’ai trouvé au fil de mes études tout ce que je recherchais car c’est une activité qui s’exprime à travers deux facettes, le scientifique et l’artistique. » Comme sa mère, mathématicienne et… musicienne ! « La danse et l’architecture sont intimement liées par des notions de corps dans l’espace et de rapport au temps. » Et c’est avec ces « deux cerveaux » qu’elle aborde chaque projet. « Ma méthode de pensée est rationnelle. Même si je pars toujours d’une intuition, je vais ensuite la vérifier, la valider et la confronter à la réalité. Je fais ainsi un travail de déconstruction. Ma façon de prendre des décisions est analytique, presque scientifique, mais le but lui est artistique. Même si j’ai le sentiment de ne pas être vraiment une artiste car souvent – parce que nous questionnons les ressources locales – nous ne faisons que réinterpréter ce que les anciens avaient l’habitude d’accomplir. » Pour Sophie, construire avec les matériaux locaux est primordial et permet de redonner du sens à l’acte de bâtir. « Au-delà de l’impact positif – pour l’environnement et la réduction des coûts – cela permet aussi de recréer un tissu économique in situ. Besoin de pierres ? Allons nous approvisionner dans une carrière à proximité et faisons appel à un tailleur ! C’est aussi établir un autre rapport au temps. C’est flagrant avec le bois qui impose son calendrier : pousse, maturation, sèche… Ce sont des éléments fondamen­taux et nécessaires pour réaliser du durable et du qualitatif. » Auguste Perret disait : « L’architecture, c’est ce qui fait les belles ruines. » No comment…

*Avec ses associés, Mathieu Grenier et Pierre le Quer, leur agence Combas fait partie
de la promotion 2018 de l’Album des jeunes architectes paysagistes (AJAP).

Par Alexandre Benoist / Photo Jean-Michel Sordello

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