Photo Sophie Boulet

S’il donne à voir la nature, ses œuvres alliant photo et graphisme tendent résolument vers l’abstraction. Artiste de la galerie Martin Sauvage, il a conçu les trophées des Palmes de la Médecine.
« J’aime donner une figure aux paysages ordinaires, explique Philippe Martins avec le sourire. Je crois que si nous utilisons certaines formes et en laissons d’autres se superposer, s’imbriquer, nous pouvons exprimer par le symbole ce qui nous habite comme ce que nous avons laissé derrière nous. Voilà pourquoi je choisis des visages anonymes, extraits de dessins ou de photos de silhouettes. » Ayant grandi entre le Portugal et la Côte d’Azur, il a très tôt fait du graffiti, du street art, de la peinture, du dessin et de la photographie. Aujourd’hui à la tête de l’agence Anonymdesign à Nice, où il assure la direction artistique de grandes marques, mais également d’Anonymdigital, en tant que retoucheur-chromiste, Philippe Martins s’est par ailleurs spécialisé comme artiste dans le photo-graphisme. Un genre photographique mêlant photo et arts graphiques, qui tend particulièrement vers l’épure. Et c’est dans cet état d’esprit qu’il a conçu aussi les Palmes de la Médecine 2020, ces trophées en Plexiglas® coloré alliant une forme de palmier avec le bâton d’Asclépios. Volontiers locace et avenant, il n’est pas pour autant de ceux qui se mettent en avant. S’il avait fait le choix de ne pas être présent lors du vernissage de ses premières expositions parisiennes, la discrétion est restée chez lui un choix assumé : « Je pense résolument que l’ego ne doit pas primer sur l’œuvre, qu’elle doit parler sans avoir besoin d’explication et bien malin serait celui qui voudrait imposer son sens aux autres ». Comme autant de compositions neutres, les œuvres signées Philippe Martins laissent ainsi la place à l’imaginaire, le soin à chacun de composer la part qui reste, dans le calme de son intériorité
Par Eve Chatelet