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| Robert Filliou, Eins. un. one…, 1984 (détail). 13200 dés en bois peint / © llmari Kalkkinen / Mamco, Genève |
Hasard, viendrait d’Al-zhar, terme arabe signifiant « jeu de dés ». C’est donc à un regard ludique sur l’art que nous sommes conviés et, en cela le hasard fait bien les choses, en deux lieux. L’un détourné de sa vocation religieuse : La Vieille Charité ; l’autre, la Friche la Belle de Mai, de sa destination industrielle. L’imagination, « cette folle du logis » dixit le philosophe Nicolas Malebranche, ne s’aventure-t-elle de préférence dans les voies que la raison ne tient pas sous contrôle ? Cette double mostra se décline en dix thématiques : Ordre, Désordre, Empreintes, Brisures, Eau, Moisissures, Rencontre, Poussières, Jeu, Musique. L’artiste, tout autant que le savant et l’inventeur, en fait son profit. Preuve en fut déjà donnée par Léonard de Vinci qui invite à voir dans les salissures d’un mur les plus saisissants paysages, de même Victor Hugo s’amuse des fantasmagories que font sur le papier les taches d’encre de son stylo. Les surréalistes composent à plusieurs en aveugle ces bestiaires improbables rassemblés sous le titre de « cadavres exquis ». De même les aléas d’un pliage feront la notoriété du peintre hongrois Hantaï. Les bavures, les coulures, les giclures feront, en performance, la gloire de Georges Mathieu, tandis qu’Yves Klein recueille les empreintes des corps de femmes sur sa toile et que César livre au pilon le cadavre des voitures accidentées. Hasardons-nous donc dans ces délires de créativité jubilatoire.
Du 18 octobre au 23 février à Marseille
Centre de la Vieille Charité, 2 rue de la Vieille Charité, Marseille 2e
Friche la Belle de Mai, 41 rue Jobin, Marseille 3e
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