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Comment imaginer, lorsque l’on assiste à un spectacle, ce qui se trame en coulisses ? Un ballet incessant de techniciens, d’habilleuses, de machinistes, invisibles et silencieux, sans lesquels, point de magie.
Marseille est la première ville de province à avoir eu le droit de posséder un « théâtre privilégié », du vivant même de Lully, en 1685. Ainsi, depuis plus de trois siècles, et loin d’être réservé à une élite, l’opéra est très tôt devenu un élément fondamental de la culture populaire des Marseillais qui affectionnent encore aujourd’hui un opéra de tradition (répertoires italien et français du XIXe siècle). « Un cas en France. Pour preuve, les rares opéras contemporains qui y furent joués ont été pour ainsi dire boudés… Nous ne sommes ni à Lyon, ni à Nancy ! Si la salle compte 1 800 places, côté coulisses, la régie municipale emploie 320 personnes plus les intermittents », souligne Maurice Xiberras, directeur général de l’Opéra de Marseille.
Outre l’orchestre de 90 musiciens, le chœur d’environ 40 artistes et les pianistes chefs de chant, notons l’atelier de décors (hors les murs), divers corps de métier tels que menuisiers, peintres, entoileurs, sculpteurs, ferronniers… et, bien sûr, la couture. À ce propos, pour chaque spectacle, avant la rencontre avec le public, il est une représentation importante nommée « la Couturière » : la première répétition en costumes, juste avant la Générale. Autant de collaborateurs se pressent autour de la direction technique avec la régie plateau, la machinerie, les techniciens du son, tandis que dans les étages trônent les directions générale et administrative composées de la production, régie générale, communication, service du personnel, location, comptabilité, personnel de salle, accueil, entretien… Enfin, le personnel de l’Opéra compte aussi… ses fantômes ! Ils sont plus de cent, selon les productions, à hanter les coulisses pendant les représentations. Éclairagistes, régisseurs, accessoiristes, habilleuses…, tous restent dans l’ombre, jamais sous les feux de la rampe, mais sans eux, point de spectacle.
Par Louis Badie