L’art africain dans ce qu’il a d’originel, de primitif et d’expressif inspira naguère l’avant-garde fauve et surréaliste. Aujourd’hui, c’est son envers paranormal, chamanique et magique qui fertilise l’imaginaire des plasticiens. Olivier Rebufa a passé sa prime enfance à Dakar, en 1998, il retourne au Sénégal et en Guinée pour un voyage en immersion dans des croyances et des rites chamaniques. Sa quête d’identité et de souvenirs entre deux cultures se fait sur un parcours de 10 ans. Après initiation, un état de grâce obtenu par transe et possession habite ses magistrales photos argentiques, ses infographies 3D, ses séquences vidéo, ses radiographies, ses céramiques et ses amulettes mises en installation au Plateau expérimental du Frac. A l’ère du selfie et des jeux vidéo, il la fallait bien cette exposition pour nous rappeler le lien que toute image entretient avec les fantasmes et les fantômes.