Aider à l’orientation thérapeutique par les nouvelles technologies
Lauréate de l’i-Nov de la vague 11, O-Kidia développe une approche transdiagnostique des troubles du neurodéveloppement, et sort les innovations des labos pour les rendre accessibles au plus grand nombre.
Par Eve Chatelet
Neuroscientifique de formation, elle a d’abord été chercheuse aux Etats-Unis et au Japon, avant de revenir en France. Sa spécialité : le développement cérébral chez l’enfant et l’adolescent, et en particulier les facteurs de risque qui conduisent à des troubles du neurodéveloppement comme les TDAH (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), les « Dys » (dyslexie, dysphasie, dysorthographie etc.) ou les troubles du spectre autistique. « A l’étranger, même quand on est un chercheur rattaché à une université, on est un peu un entrepreneur qui doit construire son projet et rechercher ses propres financements. Cette compétition est très fructueuse et formatrice, et j’ai eu la chance d’avoir d’excellents mentors », témoigne la Marseillaise d’origine. Elle poursuit : « Il y a 20 ans quand j’ai fini ma thèse, les mondes de la recherche et de l’entreprise ne se parlaient pas en France. Mais ceci a beaucoup changé grâce à la French Tech Nation qui soutient les start-up, aux initiatives de BPIFrance, à la loi PACTE et les SATTs, qui favorisent les chercheurs-entrepreneurs » Forte de son expérience à l’international, où elle a appris à « marketer » ses recherches, c’est donc naturellement que Vanessa Douet Vannucci a choisi de créer sa société en 2022 à Nice, tout en étant chercheuse associée au laboratoire RETINES de l’Université Nice-Côte d’Azur.
Une évaluation grâce à un réseau de symptômes
En touche-à-tout, aimant combiner la neurobiologie à l’imagerie médicale, la génétique et la psychométrie, Vanessa Douet Vannucci a souhaité permettre à la recherche d’être en lien plus direct avec les publics. « Le diagnostic et la prise en charge des troubles du neurodéveloppement sont des parcours du combattant dans le système éducatif et le milieu médical, et il faut de un à trois ans pour poser un diagnostic complet. Or à travers une approche hybride, qui repose sur une modélisation en réseau des données grâce à l’Intelligence Artificielle, on peut considérablement réduire ce temps ! », poursuit la dirigeante, qui a choisi un modèle d’entreprise à l’Economie Sociale et Solidaire, et dont la gouvernance implique les collaborateurs, les patriciens de santé et usagers. En collaboration avec les pôles de recherche, O-Kidia développe aujourd’hui deux solutions : « Un enfant présente souvent plus d’un trouble du neurodéveloppement : un TDAH peut être associé à une dyslexie ou un trouble du spectre autistique. En ayant une approche plus globale de l’enfant, avec des questionnaires que l’on peut traiter ensuite à l’aide de l’IA, on peut plus facilement prioriser les actions à mener. C’est l’objectif de notre plateforme Spectrum, que nous souhaitons déployer à grande échelle. La deuxième solution que nous développons s’appuie sur des biomarqueurs qui pourraient remplacer à terme, une partie ou la totalité des questionnaires. On a ainsi créé des petits jeux sur tablette et grâce à la biométrie, on peut observer les mouvements des yeux de l’enfant, comment il effectue ses tracés, quelles sont les émotions qu’il exprime. Cette solution est brevetée et elle pourrait être proposée, après validation clinique, en salle d’attente avant les consultations pour faciliter le diagnostic. » Autant d’idées alliant donc technologies et santé.
Localisation Siège : Nice
Partie technique : Nice et Gardanne
Cliniciens : Marseille
Création 2022
Activité Recherche et développement scientifiques et techniques
Collaborateurs 8 salariés
Capital social 15 400 €n (Levées de fonds de 470 000 € depuis l’origine et
830 000 € en prix et programmes de recherche)