Musée des Arts asiatiques

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Photo d’Yves Saint Laurent en 1977, dans son appartement au 55 rue de Babylone à Paris.

Les collections du musée départemental ouvrent un dialogue féerique avec les robes du soir du célèbre créateur. Embarquement pour un voyage imaginaire en Inde, au Japon et en Chine.

Passionné de peinture, Yves Saint Laurent a été l’un des premiers à donner vie à travers les étoffes aux œuvres de Mondrian, Poliakoff, Wesselmann. Né en Algérie et tombé amoureux du Maroc – où il acheta la Villa Majorelle – il a dédié toute une collection à l’opéra et aux Ballets russes. Et parmi ses sources d’inspiration les plus fécondes, il faut évidemment compter l’Asie. Un continent dont il a exploré les traditions locales et les folklores notamment via ses lectures et bien sûr, les œuvres d’art. « J’ai abordé tous les pays par le rêve », expliquait ce voyageur immobile, qui a observé les costumes indiens, chinois et japonais pour en délivrer une vision personnelle, à partir d’une connaissance approfondie de leur histoire et de leur culture. Présentée pour la première fois lors de l’inauguration du musée Yves Saint Laurent à Paris en 2017 et adaptée
ici pour le musée des Arts asiatiques de Nice, l’exposition invite le visiteur à un défilé de couleurs, de riches matières et de lignes fortes. Une rencontre avec trente-cinq modèles du couturier, accompagnés de croquis, photographies et bijoux.

Comme un palais de maharajah
L’Inde, rêvée par Yves Saint Laurent, va des plus riches vêtements de la garde-robe impériale jusqu’aux saris traditionnels portés par les femmes hindoues. Dès sa première collection en 1962, le créateur revisite en effet les fastueux manteaux des souverains de l’Inde du Nord, entre soieries précieuses, broderies métalliques et boutons-bijoux. Et jusque dans sa dernière collection en 2002, il fait défiler des robes dans l’esprit du sari, drapant les corps de mousselines d’une incroyable finesse.

Dragons de la dynastie Mandchoue
S’il n’a visité qu’une seule fois la Chine, Yves Saint Laurent y a laissé voguer son imagination à travers les objets d’art qu’il a collectionnés avec son compagnon Pierre Bergé. Les « Chinoises » du couturier semblent ainsi tout droit sorties de l’Opéra de Pékin, avec leurs formes amples qui amplifient les gestes. Tandis que les motifs floraux s’invitent sur ses tissus dès 1970, la Chine impériale triomphe dans sa collection automne-hiver 1977. La même année, il lance le mythique parfum Opium, dont les campagnes vont créer l’envie et le scandale. Un nom choisi en référence à l’attractivité de l’amour.

Kimono de soie, d’or et d’argent
Pour Yves Saint Laurent, le Japon n’a pas été seulement une source d’inspiration, il y voyait même un exemple. Le créateur rend hommage aux courtisanes qu’il a vues déambuler dans les rues du quartier de Gion à Kyoto. Fasciné par le théâtre kabuki, il revisite le kimono. Un vêtement raffiné dont il dessine une version aux lignes fluides accompagnant la silhouette sans la contraindre. Autant d’images venues d’Asie, qui ont aidé le couturier français à s’inventer un univers résolument original.

Jusqu’au 6 octobre. Entrée Libre
Musée départemental des Arts asiatiques
405 Promenade des Anglais, Nice
Tél. 04 92 29 37 00
www.arts-asiatiques.com

Par Tanja Stojanov

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