Martha

Fabrice Coquio, le directeur général, a fait d’Interxion France un opérateur écoresponsable de data centers neutres en carbone depuis fin 2020.

Avec ses 251 mètres de long et son toit en béton armé de 5,5 mètres d’épaisseur, Martha (c’est le nom de baptême de ce titanesque blockhaus) paraissait vouée à un éternel abandon. Même le projet de sa destruction, un temps envisagée, fut abandonné à cause du coût (26 m€). La situation paraissait bloquée jusqu’à ce que le groupe Interxion envisage d’y installer un data center de plus de 7 100 m² d’espaces informatiques pour accueillir les données des plus grandes entreprises mondiales. Dès lors, le site historique devient site numérique au prix d’un investissement de 140 m€. Interxion a tenu à souligner la valeur patrimoniale du lieu à partir d’un important travail de conservation (prises de vue, reportage vidéo, visite virtuelle, rencontre avec des historiens, etc.) D’un point de vue architectural, la superstructure extérieure du bâtiment existant a été intégrée dans un design contemporain, pleinement inscrit dans la zone portuaire, totalement en phase avec la modernité des usages qu’il abrite. On a choisi de l’habiller de Corten, un acier intempérique et autoprotecteur dont couleur rouille rappelle celle des coques de navires soumis, au fil du temps, à la corrosion. MRS3 est le troisième data center marseillais d’Interxion. Un quatrième va suivre incessamment (la livraison de la première phase est prévue courant second semestre 2022). Marseille entre ainsi dans le top 7 du classement mondial des hubs internet, et cela n’a rien d’étonnant lorsqu’on sait que 99 % du trafic Internet mondial transitent par des câbles sous-marins de fibre optique et que la cité phocéenne dispose de 15 d’entre eux qui la relient à 43 pays et 4,5 milliards d’utilisateurs mobiles.

Par Maurice Gouiran