Marie Menu

 

 

L’occasion était trop belle d’ouvrir notre séquence des portraits avec Marie Menu. Une évidence même. Claude Henri Menu, fondateur des Éditions COTE et président du directoire, est son père. Kan Sperber, directrice des rédactions, sa mère. Et pour couronner le tout, il y a trente ans exactement, elle voyait le jour. Alors quoi demander de plus pour justifier ce choix ? Une dernière chose quand même et non des moindres. C’est elle qui depuis cette année est officiellement destinée à reprendre les rênes de l’entreprise. Parce que c’était écrit d’avance ? « Non, on ne m’a jamais mis aucune pression, même si, en tant que fille unique, ça a toujours été un sujet de conversation. » On lui a donc toujours laissé vivre sa vie et ses rêves. Et plus particulièrement le rêve d’une vie d’artiste. « À 8 ans, j’ai intégré une compagnie de comédie musicale que j’ai suivie pendant dix ans avant d’entrer à Paris dans une école professionnelle. » Son truc, la danse, le chant et les claquettes. Son modèle ? Beyoncé. « Elle fait partie de ces artistes qui font le show. C’est une vraie performeuse. J’aime les personnalités qui excellent dans ce qu’elles font. » Performance et excellence, la culture familiale n’est pas bien loin non plus. Pourtant, elle ne poursuivra pas dans cette voie, un peu trop étroite en France quand on veut en faire son métier. Elle passe donc son bac S, sa licence d’Éco et son master en école de commerce. Elle joue les globe-trotteuses pendant un an et demi et, avec son sac, explore l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Indonésie et la Nouvelle-Calédonie. Elle revient à Paris pour travailler dans les médias, puis s’ennuie… S’ennuie de ses amis restés à Nice, de ses parents, de la Riviera. Et surtout s’ennuie d’elle-même : se poser pour se retrouver et construire. Parce qu’il était l’heure et qu’elle avait l’âge, la voilà désormais prête à relever le challenge : assurer la continuité d’une histoire tout en y apportant – évidemment – une dynamique personnelle. Et notamment en conduisant la stratégie « digitale » de l’entreprise. Et ce pour les 30  prochaines années !

  

Par Alexandre Benoist

Photo Jean-Michel Sordello