Lucas Ossendrijver

Sneakers chics, nuancier élégant, volumes contrôlés, zeste de streetwear… Voilà une décennie qu’il bouscule les codes de la mode masculine chez Lanvin.

 

Esthète pragmatique, rêveur bâtisseur… À la direction artistique de la ligne Homme de Lanvin, Lucas Ossendrijver n’en est pas à une contradiction près. Fidèle à son sac à dos et à sa bicyclette, achetée à son arrivée à Paris, il imagine le vestiaire de la maison avec, pour compagnon et source d’inspiration, l’ouvrage du photographe David Armstrong, Night & Day. Né en 1970, le Néerlandais a grandi à la campagne, auprès d’un père propriétaire d’une société de construction. « Enfant, j’aimais déjà assembler des objets en bois », se souvient celui qui dessine peu mais sait coudre et couper, se définissant comme un technicien rigoureux.

 

Écrire sa propre partition
À l’école des Beaux-Arts d’Arnhem, il découvre le monde de la mode. Sa collection de fin d’études, toute de popeline noire, est un premier pas. Son apprentissage se poursuit alors auprès de grands maîtres : Kenzo, mais aussi Hedi Slimane avec qui il révolutionne la silhouette masculine chez Dior Homme pendant plus de trois ans. Prêt à composer selon son propre tempo, il arrive chez Lanvin en 2005. « Apprendre et maîtriser, voilà mes deux obsessions. » S’il aime contrôler une silhouette sans qu’elle ne devienne trop rigide, il a su écrire sa propre partition. Une fascination pour
le bleu marine, des baskets montantes apparues dès l’automne-hiver 2006 et devenues objets de collection au fil des saisons, un subtil twist de streetwear, une fluidité des volumes… Son vocabulaire constitue désormais le langage de l’homme moderne.

 

Par Julie de los Rios