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La treizième édition des Voiles du Vieux-Port proposera une régate des voiliers de tradition en rade de Marseille du 16 au 19 juin 2016, à partir du quai d’Honneur, devant la Mairie.
C’est l’événement nautique incontournable avant l’été. Quatre jours durant, des bateaux chargés d’histoire vont régater dans la rade et offrir aux Marseillais et aux passionnés de voiles et de belles choses un spectacle hors du temps. En fin de journée, ils rejoindront sagement le quai alors que les équipages, après avoir nettoyé leurs bateaux, festoieront de pont en pont, refaisant la course ou évoquant de belles échappées vers d’autres rivages. Les visiteurs, quant à eux, pourront admirer les cuivres, mâts, ponts et vernis de ces bijoux flottants.
Le retour attendu
L’Esterel sera l’un des concurrents. On retrouvera ses propriétaires – François Flotard, André Ombre, Jean-Pierre Dreau et Yves Kerhervé – à la barre de ce cotre aurique qui a vu le jour en 1912 d’après des plans de Léon Sibille (qui dessina aussi les flotteurs de l’hydravion d’Henri Fabre). Commandé à l’époque par les frères Michel, membres de la SNM, le bateau est d’une élégance rare avec son brion émergé, sa coque élancée et sa voilure. Retrouvé en piteux état en 1991, restauré par Sébastien Grall alors jeune charpentier de marine, il participe depuis à de nombreux rassemblements, aux régates de printemps (qui incluent les Voiles du Vieux-Port) et au circuit d’automne (d’Impéria à Saint-Tropez). En somme une star des circuits ! En 2012, il est victime d’une terrible mésaventure qui aurait pu lui être fatale : il est coulé à Impéria suite à une mauvaise manœuvre du chantier lors de sa mise à l’eau. Ici, c’est l’état de choc, chacun s’attriste de son sort. Mais le centenaire a du caractère et ses propriétaires de la pugnacité : l’Esterel sera au départ. François Flotard, l’ancien conseiller en informatique passé par l’école des Glénans, ses amis et ses équipiers, partageront donc quatre jours durant la vie des équipages sur l’Esterel devenu l’unique représentant des 8 M JI d’avant 1924.
Par Maurice Gouiran