Les cosmétiques made in Grasse
Plus connue à Paris qu’à Nice, la marque fondée par les deux sœurs azuréennes met au point des cosmétiques avec 100 % de matières premières d’origine naturelle.

Pour trouver la Canopée à Grasse, pas besoin de se perdre dans le dédale d’une zone industrielle. Direction la maison familiale de Cécile et Juliette Munoz Ruiz. « Il y avait à côté cette petite construction où mon père faisait du verre soufflé avec des voisins au-dessus. On a décidé de tout transformer en bureau pour pouvoir travailler en open space », s’enthousiasme Juliette en rentrant dans les locaux, suivie de son chien qui accompagne la petite équipe dans l’aventure. Mais comment les deux sœurs se sont-elles trouvées un jour à vouloir travailler ensemble ? « J’avais fait un master design à La Sorbonne, explique Juliette. Je voulais me sentir utile en travaillant dans l’innovation pour l’environnement, sans rester à Paris. Cécile, qui adorait la chimie, s’est d’abord orientée vers les plantes à parfum, puis a terminé son école d’ingénieur en se spécialisant dans les cosmétiques. Personnellement, je faisais des soins du visage naturels pour mes amis de promo, mais elle allait encore beaucoup plus loin dans les galéniques et les faisait tester à toute la famille. Un soir, alors qu’on refaisait le monde, je lui ai demandé : « Mais pourquoi mon métier, ce ne serait pas de parler de ce que tu fais ? » Le pacte était scellé. »
Huiles essentielles et hydrolats
Les sœurs mettent finalement trois ans pour leur grand lancement, avec pas moins de vingt-cinq références en soins du visage. Parmi elles, un grand succès : la gelée noire au charbon Binchotan, connue pour ses propriétés filtrantes et purifiantes au Japon. « Nous avons lancé l’entreprise sur fonds propres et il y a face à nous des mastodontes. Des marques qui se développent en se disant qu’on peut faire de belles marges en cosmétique et qui font d’importantes levées de fonds. Nous souhaitons rester indépendantes et avons peu d’intermédiaires, ce qui fait que nous arrivons à proposer des prix de 14 à 42 euros », poursuit Cécile. La Canopée s’appuie sur des huiles essentielles et hydrolats de rose et de fleur d’oranger de la région grassoise, mais pas que. Quand elle travaille sur de la noix de coco, elle met le paquet sur le sourcing pour savoir comment la cultivent les producteurs, entretenir avec eux des relations durables et s’assurer qu’ils respectent des critères précis, car les produits de la maison sont certifiés Cosmos Natural, Cosmos Organic ou encore One Voice sans origine animale.
Eshop et distributeurs partenaires
« Notre deuxième métier, c’est la pédagogie sur les réseaux et notre site internet. Il y a beaucoup de greenwashing en matière de cosmétique.Alors, on montre la différence entre une huile de tournesol raffinée ou des matières issues de la pétrochimie et les huiles naturelles vierges pressées à froid que nous utilisons, car elles préservent un maximum de propriétés. Dans notre crème repulpante, il y a de l’acide hyaluronique très fin. On parle souvent de cette molécule qui se charge d’eau mais ce qu’on dit moins, c’est que plus elle est grosse, moins elle est capable de pénétrer profondément dans l’épiderme. De même, certaines crèmes se targuent d’être à 95 % d’origine naturelle ; or dans une crème il y a parfois jusqu’à 95 % d’eau ! À La Canopée, nous utilisons plutôt des hydrolats », conclut Juliette. Si le eshop de la maison est plébiscité en région parisienne, les deux sœurs inaugurent ce printemps des soins bébé et ont un rêve dans le Sud : inaugurer un concept store à 360° avec cosmétiques, massages et partage de bonnes idées.


Localisation
Grasse
Création
2017
Activité
Fabrication, édition et vente de cosmétiques
Équipe :
2 au départ, 15 aujourd’hui
Capital social
20 000 €
Chiffre d’affaires
2,5 millions en 2024