L’innovation pour ADN

De jeunes sociétés azuréennes surfent avec talent sur la hi-tech et le numérique pour révolutionner notre présent et préparer le futur…

Par Christine Mahé

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Erwan Grimaud conçoit des drones adaptés aux besoins de sa clientèle, capables par exemple d’explorer des espaces intérieurs. / © 2020 MC-CLIC

MC-Clic
Drones en vue !
Les Monégasques connaissent bien ses drones qui survolent la principauté lors des grands événements. Fournisseur breveté de S.A.S. le Prince Souverain de Monaco, Erwan Grimaud est un jeune entrepreneur de 30 ans, déjà riche d’une belle expérience. Pour lui, tout commence à 12 ans avec sa passion des hélicoptères et le modélisme auquel l’initie son grand-père. Modèles réduits que tous deux équipent d’appareils photo. L’aventure a débuté… Aujourd’hui, sa boutique ouverte en 2010 à Monaco ravit les amateurs et professionnels. D’autant qu’Erwan Grimaud ne se contente pas de revendre des drones : avec son équipe, il les fabrique aussi sur mesure, en partie par impression 3D, et forme au pilotage. Jamais à court d’innovations hi-tech, ses drones aériens pulvérisent des traitements phytosanitaires pour protéger les palmiers. En architecture, équipés de capteurs LIDAR, ils modélisent en 3D les bâtiments. « On les utilise aussi pour la cartographie, la recherche de personnes disparues, le largage de bouées sur site en cas de crash aérien en mer… » Sans oublier les prises de vue filmées pour le cinéma, la publicité et les émissions TV – Des Racines et des Ailes, Thalassa, Mégastructures sur RMC découverte… Des drones aériens mais aussi aquatiques et terrestres : « Nos véhicules-robots téléguidés ont sondé la glace en Antarctique pour détecter les failles. En Afrique, camouflés en cailloux mobiles, ils ont servi à la photo animalière rapprochée des grands fauves ». Toujours en avance sur son temps,
MC-Clic travaille aussi sur la livraison par drones et des drones taxis. Erwan Grimaud en est convaincu : « Les drones ouvrent des horizons presque infinis » ! 

Ellcie Healthy
Ces lunettes nous ont à l’œil !

À première vue, de simples lunettes légères et design. Mais en fait, des petits bijoux de technologie bardés de capteurs en toute discrétion ! Les ingénieurs et chercheurs d’Ellcie Healthy, start-up basée à Villeneuve-Loubet, ont visé juste en développant des lunettes intelligentes et connectées, récompensées depuis par un Innovation Award lors du CES 2019 de Las Vegas ou, entre autres distinctions, par le prix Innovation Sécurité routière 2018. « Utiliser les nouvelles technologies pour prévenir les risques éventuels et améliorer la santé des gens et leur bien-être est la mise en application la plus porteuse qui soit ! » souligne Philippe Peyrard, qui a fondé Ellcie Healthy en 2016. Avec près de 20 000 lunettes vendues depuis 2019, sa gamme Serenity Eyewear a rencontré son public. Quinze capteurs, intégrés dans les branches et la face des lunettes, mesurent des paramètres physiques, physiologiques et environnementaux. Interprétées par l’intelligence artificielle du système, ces données génèrent des indices de risque dans l’application mobile associée. Et, si besoin, une alarme pour avertir le conducteur sur le point de s’endormir au volant. Des lunettes intelligentes qui détectent aussi les chutes pour alerter les proches et les secours en cas de danger. 

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Associées à leur application mobile, ces lunettes connectées alertent le conducteur en cas de somnolence au volant.

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Les lunettes d’Ellcie-Healthy sont notamment distribuées chez Optic 2000 ou commercialisées en ligne.

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Stéphane Malaussena (à gauche) et Gérard Lupino, cofondateurs de Volumic 3D.
L’Ultra SC  imprime en 3D plus de 50 matériaux biodégradables et recyclables, semi-précieux ou chargés de fibres de verre, carbone, kevlar…

Les mini-éprouvettes imprimées pour les tests de dépistage.

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Volumic 3D
L’impression 3D à la rescousse
Il y avait urgence… En 72 heures, Volumic3D modélise et imprime en 3D un millier d’éprouvettes pour les 600 Laboratoires d’analyses médicales Cerballiance, en rupture de stock et dans l’incapacité d’effectuer les tests de dépistage du Covid-19. Nous sommes alors au début du premier confinement. L’essai est validé. Au final, le parc d’imprimantes 3D de l’entreprise niçoise va produire des milliers d’éprouvettes supplémentaires, visières, pièces pour respirateurs… Une initiative solidaire qui témoigne de l’intérêt de cette technologie innovante et réactive. Mais que l’on ne s’y trompe pas. En temps normal, Volumic3D n’imprime pas de pièces à la demande. « Notre métier consiste à fabriquer des imprimantes 3D, à les vendre et à former si besoin nos clients », précise Stéphane Malaussena, cofondateur de la société. « Nous avons été la première marque d’imprimantes 3D de bureau en France, focalisée sur le professionnel ». Un pari gagnant. Lancée en 2014, Volumic 3D flirte avec les 2 000 machines vendues. Ses clients ? De grands groupes : Thales Alenia Space, Michelin, PSA, Virbac… Également des décorateurs, architectes, prothésistes… tous désireux d’imprimer en 3D des prototypes, des pièces et outils sur mesure, des objets design. « French tech et French lab, Volumic3D reste fidèle à ses valeurs du début, le Made in France, ce qui nous a valu de représenter les Alpes-Maritimes lors de “La Grande Exposition du Fabriqué en France” à l’Élysée en janvier dernier ». Une belle reconnaissance comme les deux awards 2020 reçus au CES de Las Vegas pour leur dernière-née, l’Ultra SC, et leur approche écoresponsable.

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Les cofondateurs d’ExactCure : Fabien Astic, Frédéric Dayan et Sylvain Benito (de g. à dr).

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ExactCure
La juste dose grâce à votre jumeau numérique  
Pépite française de la HealthTech, cette start-up niçoise est installée au sein de 27 Delvalle, l’incubateur spécialisé santé connectée de la Métropole Nice Côte d’Azur. Depuis sa création en 2018, elle développe un concept innovant : anticiper les effets des médicaments sur les patients, en les contrôlant d’abord sur leur jumeau numérique. Un avatar digital profilé à partir des caractéristiques personnelles de chacun : âge, poids, taille, bilan sanguin, statut hépatique, fonction rénale, données génétiques… « Rien qu’en France, on compte entre 10 000 à 30 000 décès par an liés aux médications. Notre but est donc d’éviter les sous-dosages, les surdosages et les interactions médicamenteuses indésirables », explique Fabien Astic, cofondateur d’ExactCure avec Frédéric Dayan et Sylvain Benito. Leur solution se base sur l’intelligence artificielle et des bio-modèles mathématiques personnalisés puissants. ExactCure n’en reste pas moins très simple à utiliser avec une application mobile pour les patients ; et une version sur ordinateur, destinée aux professionnels de santé pour qu’ils ajustent plus facilement les posologies prescrites. ExactCure, partenaire de Vidal Sentinel, est en phase d’expérimentation, notamment aux CHU de Montpellier, Nice, Marseille ou à l’hôpital Cochin à Paris. Un nouvel outil prometteur pour la médecine !

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La station AquaREAL permet de surveiller la qualité de l’eau en temps réel.

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Bioceanor
Passion océan
Ils sont biologistes marins, océanographes, datascientists, ingénieurs électroniques… toute une équipe rassemblée autour d’un même objectif : gérer et anticiper les risques liés à la qualité de l’eau des océans, lacs, rivières, bords de plage, zones d’aquaculture. Start-up implantée à Valbonne, mais aussi en Norvège et aux États-Unis, BiOceanOr a été créée en 2018 par Samuel et Charlotte Dupont. Après une récente levée de fonds de 1,5 million d’euros, à laquelle la Région Sud a contribué pour un tiers, « la société est actuellement en pleine phase d’accélération », précise Samuel Dupont. Leur solution innovante, AquaREAL, a convaincu. Labellisée par la Fondation Solar Impulse, sélectionnée par le CES de Las Vegas, il s’agit de la première station météo sous-marine connectée qui permet de suivre à distance la qualité de l’eau, en temps réel et par prédiction. Cet outil précieux utilise l’Internet des objets, l’intelligence artificielle et les dernières technologies de communication longue distance. 24 h/24, il mesure puis analyse un large panel de paramètres pour prévoir en amont une baisse drastique du taux d’oxygène dans l’eau ou, par exemple, les contaminations algales et microbiennes. La station envoie alors aussitôt une alerte, reçue en moins de 5 secondes. Ce système prédictif, déjà déployé en France et à l’international, est renforcé par « notre partenariat avec CLS, filiale du Centre National d’Études Spatiales, dont les données satellitaires viennent compléter les données de terrain de nos dispositifs ».
 
 

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