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En 2011, le maire d’Antibes nous parlait du principe de modération. Aujourd’hui, il nous parle… du principe de modération ! « Les hommes ne changent pas, alors pourquoi je devrais avoir changé, surtout sur un élément aussi important ? Pour moi, le principe de modération est la mère des victoires sans défaite, car c’est gagner sans que l’autre perde. » La pensée peut sembler complexe. Pourtant, elle est celle – claire et lucide – d’un homme qui sait aborder tout type de sujets avec humilité. « Il faut savoir accepter que celui qui est en face de moi n’est pas mon ennemi. Qu’il détient toujours une parcelle de vérité et peut m’apporter une vision différente. Que nous pouvons alors trouver, non pas un compromis – je te donne ça et tu me donnes ça – mais au contraire dépasser nos oppositions pour aller vers le souverain bien. » Voilà pourquoi la loi « relative aux droits des malades et à la fin de vie », dont il est l’auteur et qui porte son nom, a été votée à l’unanimité aussi bien sous un gouvernement de gauche, en 2005, que de droite, à l’occasion de sa révision en 2008. Voilà pourquoi le président Emmanuel Macron vient également de lui demander de poursuivre ses travaux. Bien sûr, Jean Leonetti n’a plus de mandat législatif depuis juin dernier et n’est plus ministre des Affaires européennes du gouvernement Fillon. Mais il reste maire. Un choix assumé. Revendiqué. « J’ai l’impression que la réalité d’aujourd’hui apparaît plus dans le territoire que dans un projet national qui a tellement déçu. La politique ce n’est pas vendre du rêve, mais c’est stimuler l’espérance, c’est-à-dire le rêve raisonnable et collectif qui va s’exprimer de manière concrète et en relation, voire en confrontation directe, avec la population. Ce n’est qu’à ce prix que la politique regagnera en crédibilité. Mais encore faut-il que la France jacobine accepte un jour que le pouvoir soit décentralisé et qu’il y ait une marche de manœuvre territoriale dans l’application des décrets ou des lois comme cela existe dans d’autres pays européens… »
Par Alexandre Benoist
Photo Jean-Michel Sordello