Jean-Jacques Aillagon

 

 

 
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Martial Raysse, Soudain l’été dernier, 1963. Œuvre présentée au MAMAC dans « À propos de Nice 1947-1977 »..

Après avoir dédié un été à Matisse puis à la promenade des Anglais, l’ancien ministre de la Culture nous présente les expositions de la biennale de Nice en 2017, baptisée « École(s) de Nice ».

 

Pourquoi avoir choisi de parler d’« École(s) de Nice » au pluriel ?
Le terme fait bien sûr référence à l’École de Nice dont la « naissance » est attribuée en 1947 à Klein, Arman et Pascal, mais aussi à tous les rebonds qu’elle connaîtra et aux nouvelles générations d’artistes qui dialoguent encore aujourd’hui avec ce mouvement, comme le montre l’exposition du 109 cet été. Le pluriel est donc de mise pour évoquer ce qu’a été cette école, ses échos, ses ramifications et les interrogations qu’elle suscite toujours. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard qu’en 1977, le Centre Pompidou naissant lui consacrait l’une de ses expositions inaugurales.

 

En quoi les quatre sites d’exposition sont-ils complémentaires ?
Le MAMAC, évidemment, se singularise par sa collection dédiée à l’École de Nice. Il était donc tout désigné pour porter l’exposition phare de cette programmation. La galerie des Ponchettes fut quant à elle le théâtre de la vie artistique de la seconde moitié du XXe siècle, et le 109 est un lieu dédié à la création émergente. Enfin, le musée Masséna accueille depuis 1921 des expositions consacrées à Nice, ses artistes et ses mouvements. Il était donc l’endroit le plus approprié pour explorer sur la longue durée les moments-clés où Nice a été à « l’école de l’histoire » du monde, afin que chacun comprenne le profond enracinement européen de la ville qu’on réduit trop souvent à quelques clichés.

 

Pourquoi mettre en lumière Noël Dolla en particulier aux Ponchettes ?
Parce qu’il est l’une des figures phare de cette aventure à Nice. Cet artiste au parcours international a contribué à ce qui est considéré comme l’un des derniers mouvements d’avant-garde en France : Supports/Surfaces. Et Dolla a inventé un langage singulier dès 1969, en réalisant une série de projets à l’échelle du paysage dans l’arrière-pays niçois, créant des œuvres spécifiques et éphémères dans la nature. Sans le savoir, il ouvrait ainsi la voie à une forme de Land art à la française…

 

Quels axes Hélène Guenin a-t-elle voulu souligner au MAMAC ?
Quels que soient ses contours et la liste de ses acteurs, il existe bien un phénomène d’émulation sur la Côte d’Azur dans les années 1950 à 1970. Au-delà des récits qui définissent l’École de Nice dans une succession de mouvements comme le Nouveau Réalisme, Fluxus ou encore Supports/Surfaces, la conservatrice du MAMAC a donc souhaité revenir au cœur de l’esprit qui a animé cette formidable histoire : explorer les gestes inventés, revenir sur la révolution des formes imaginées par les artistes, souligner leur quête d’absolu, mêlée d’irrévérence, et leur ambition internationale.

 

Expositions jusqu’en oct. 2017
www.nice.fr

 

Par Tanja Stojanov

 

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