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Jean Giono à son bureau_1941 |
Le Musée des Civilisations d’Europe et de Méditerranée, pour le cinquantième anniversaire de sa disparition, consacre à Jean Giono une exposition qui rassemble près de 300 documents originaux offrant ainsi un survol de sa vie et de son œuvre. Sous le commissariat d’Emmanuelle Lambert, écrivaine, avec les conseils de Jacques Mény, président de l’association des Amis de Giono, dans une scénographie de Pascal Rodriguez qui comporte une installation immersive et une évocation de la bibliothèque qui fut son athanor, le berceau de ses propres écrits. D’origine italienne, né à Manosque, employé de banque, puis écrivain de notoriété internationale, adulé, encensé, reconnu par ses pairs, Jean Giono s’enracinera dans sa Provence des plateaux. De là, romans, nouvelles, récits, poèmes, essais, pièces de théâtre et films, pendant plus de cinquante ans, déferleront en ruisseaux, torrents, fleuves et rivières de mots et d’images. Né à l’aube du XXe siècle, il aura vécu les deux guerres mondiales l’une en combattant l’autre en réfractaire. Communiste anarchisant puis libertaire, humaniste avant tout, les titres de certains de ses ouvrages sonnent aujourd’hui comme des exhortations, des mises en garde salutaires : L’homme qui plantait des arbres, Les vraies richesses, Que ma joie demeure, Le Serpent d’étoiles ou Noé, avertissements prophétiques peut-être ! Au pied d’une montagne de livres, le visage de l’écrivain garde cette part d’énigme que l’on concède au Sphinx devant les pyramides.
Du 30 octobre 2019 au 17 février 2020
Mucem Esplanade du J4, Marseille 2e
Par Gérard Martin