Fred Allard

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Fred Allard a mis au point ses propres techniques de compression.

L’artiste s’offre un retour aux sources et expose ses sculptures à la Petite Maison jusqu’en septembre. Rencontre avec un homme enthousiaste qui dévoile ses œuvres de New York à la French Riviera.

« Je suis un vrai Niçois ». Fred Allard a beau concevoir des pièces qui colorent l’intérieur de lofts new-yorkais et s’exposent dans les galeries d’art de Tel Aviv à Singapour, c’est bel et bien sur la Côte d’Azur qu’il se sent chez lui. Tout a commencé ici et il donne toujours forme à ses pièces cristallines dans son atelier, situé à Saint-Laurent-du-Var. « Il y a dix ans, j’ai vécu une importante remise en question. Je ne cherchais pas à tout changer, j’étais plutôt en quête de sens. » Une réflexion qui va finalement le mener à troquer son costume de chef d’entreprise dans l’univers du prêt-à-porter pour celui d’artiste contemporain. Sa vie bascule dans le monde de la peinture, de la sculpture et des émotions exacerbées. « Je me suis réellement trouvé dans la démarche artistique. Une fois que vous êtes en phase avec vous-même, vous arrivez enfin à faire ressortir toutes les émotions que vous aviez en vous. Mes sacs représentent qui je suis. Avec eux, j’ai enfin pu vider mon sac. »

Premiers pas
Des toiles blanches seront le premier terrain de jeu de Fred Allard, mais rapidement « le sac » devient son obsession. Il accumule des accessoires de luxe et les confronte à des objets du quotidien, tels que la célèbre Chupa Chups ou des canettes de Coca. Un contraste qu’il s’amuse à figer dans une résine translucide qui prendra la forme d’un sac, d’une valise ou encore d’un parfum. Son premier accrochage ? Il y a dix ans, dans la galerie niçoise Maud Barral, anciennement située sur le port. « Là, tout a démarré. Nicole y a découvert mon travail. Elle répète souvent que c’est elle qui m’a découvert. Elle a aimé mes œuvres et m’a invité à exposer dans son restaurant, La Petite Maison. Une chance incroyable ! Tout le monde vient ici ; c’est une place internationale nichée au cœur de Nice. » Finalement, les marchands vont développer un intérêt pour ses sculptures aux couleurs éclatantes, symboles de notre société et des codes actuels. Et les influentes Galeries Bartoux lui accordent leur confiance et lui ouvrent les portes de leurs adresses internationales.

Résidence
Lancé, Fred Allard ne cesse de « vider son sac » avec la même frénésie créatrice, guidé par sa plus grande inspiration : la mode. Il dévore la presse spécialisée, suit le défilés et le parcours des grands couturiers avec, en figure de proue, l’impertinent Hedi Slimane et le regretté Kaiser de la mode. Karl Lagerfeld est d’ailleurs le thème de sa première exposition new-yorkaise – inaugurée en juin dernier et déclinée sur 3 000 m2 d’exposition, dans le très prisé quartier de Soho à Manhattan. Invité par les Galeries Eden, Fred Allard signe une collection composée de plus de quatre-vingt pièces dont des créations monumentales, pensée comme un témoignage de la vie et des réalisations du directeur artistique iconique de la maison Chanel. « Je me suis inventé une collaboration fictive avec lui et j’ai repris de nombreux codes de la griffe, tout comme des clins d’œil à sa vie. » Autre actualité marquante, le sculpteur s’offre à Paris une résidence secondaire de choix. Plus précisément, au cœur du 6e arrondissement où l’univers et les collections de Fred Allard seront exposés dans le mythique Hôtel Lutétia, en collaboration avec la Galerie Bartoux. « C’est une nouvelle histoire, une nouvelle étape qui s’inscrit cette fois sur une durée de trois ans. »

Secrets de fabrication
Marqué par le courant de l’École de Nice, si Fred Allard a su élaborer ses propres techniques, difficile de ne pas retrouver l’influence de César pour ses compressions et d’Arman pour ses inclusions. Un parallèle qu’il revendique – même s’il aime relever les caractéristiques qui le distinguent également de ses maîtres. Notamment, le fait de ne laisser aucune place au hasard et de composer, trier, ranger au détail près chacun des éléments qui habitent ses créations. Ses artistes favoris ? De Basquiat à Jeff Koons en passant par JonOne, pour lui difficile de n’en citer qu’un seul et de se cantonner à un courant. Enfin, on retient qu’il propose au commun des mortels de vider son sac et de transformer ses secrets en sculpture. Une fois figés dans la résine, des objets anodins mais symboliques, tels que la sucette d’un enfant, le boîtier d’une montre ou même un rouge à lèvres, deviendront pour l’éternité le témoin d’une personnalité, d’une époque et de l’œuvre d’un homme.

www.fred-allard.com

Par Caroline Stefani

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