Ben
« On est tous fous »
L’artiste hyperactif investit le musée international d'art naïf Anatole Jakovsky pour un an et donne à voir non seulement son travail, mais aussi celui de tous les artistes de sa collection, d’ici et d'ailleurs.

Ben devant sa maison, un joyeux bazar à Saint-Pancrace.
Est-ce être fou que de refuser les normes ou être précisément sain d’esprit ? À l’image très romantique et totalement cliché des artistes maudits, incompris et en proie à l’autodestruction, c’est en tout cas une douce et joyeuse folie que Benjamin Vautier oppose ici. « Ben nous parle d’ego mais c’est aussi l’un des artistes qui a le moins d’ego. S’il ne manque pas de talent et de notoriété, il a choisi de présenter ici à la fois son travail mais aussi celui des autres », s’enthousiasme Robert Roux, adjoint au maire délégué à la culture. À travers plus de 500 œuvres, qui entrent en dialogue avec les collections d’art naïf d’Anatole Jakovsky, l’artiste illustre cette idée qui l’a toujours porté depuis son engagement dans le mouvement Fluxus que « L’art, c’est la vie ». Dans cette effervescence, il multiplie les phrases qui donnent à penser et à sourire, égratignant au passage les idées reçues du quotidien et certitudes de l’art contemporain. « La vérité, c’est que non seulement je ne jette rien et cloue tout sur la façade, mais il m’arrive souvent de faire les poubelles », lance l’artiste, qui a recouvert les murs de sa maison de Saint-Pancrace à Nice, comme il a habillé de pied en cap les salles du musée. Entre le petit salon, la chambre à coucher, la baignoire, le baby-foot, l’escalier psychiatrique et l’estrade à débattre qu’il a aménagés pour l’occasion, cette exposition tout en jeu de miroirs vient rappeler aux visiteurs avec joie que « nous avons l'art pour ne point mourir de la vérité ».
Jusqu’au 6 mai 2024
Musée international d'art naïf Anatole Jakovsky
Château Sainte-Hélène, avenue de Fabron, Nice

Dans cette exposition, rendez-vous est donné avec humour dans le lit de l’artiste. © Luc Josia-Albertini / Ville de Nice
