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URBAN GUIDE

À l’affût de bonnes idées et adresses ? Expositions, festivals, concerts, boutiques, collections capsules, restaurants, bars… Toutes les dernières actualités et ouvertures de la Côte d’Azur sont présentées dans notre rubrique Urban Guide. De quoi découvrir toute la richesse et la diversité du maillage culturel, shopping et gastronomique à tester sans attendre de Saint-Tropez à Monaco. Les créateurs locaux ont également la parole dans ces pages.

décembre 2022

Réhabilitations

Le territoire d’expérimentations artistiques

Si les musées se sont démultipliés, ce sont aussi des lieux alternatifs d’exposition et de résidence d’artistes qui sont nés tels que le 109 à Nice, avec plus de cent artistes regroupés en associations.

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Tantôt c’est un ancien bagne qui devient un espace culturel départemental, comme la galerie Lympia sur le port de Nice. Tantôt c’est une ancienne morgue qui se mue en lieu d’expression créative, à l’image du Suquet des Artistes. Un espace réhabilité par la Ville de Cannes et inauguré en 2016, afin de présenter de vastes expositions d’artistes azuréens, nationaux ou internationaux mais aussi d’héberger en son sein des créateurs locaux. Une visite peut ainsi être l’occasion d’entrer dans le travail très pop de Richard Ferri-Pisani ou de la graveuse urbaine Olivia Paroldi, qui louent chacun un des quatre ateliers sur place et assurent des missions d’éducation auprès des élèves. Une partie atelier qui se distingue d’ailleurs de l’espace d’exposition du Suquet des Artistes : « L’architecture du lieu, avec ses salles et couloirs répartis sur 4 000 m2, conduit les artistes que nous exposons à imaginer des scénographies originales, témoigne Hanna Baudet, directrice du Pôle d’Art Contemporain de Cannes. Nous nous attachons entre autres à montrer la jeune création contemporaine, avec un attachement fort à la peinture et son renouveau ».  Face à la pression foncière et au manque d’espaces dédiés, les artistes ont aussi très tôt squatté les lieux délaissés de la modernité, tels que les anciens bâtiments industriels en friche. « C’est comme cela qu’a commencé l’histoire de La Station, dont les membres ont d’abord investi en 1996 les murs d’une ancienne station-service boulevard Gambetta à Nice, ainsi que celle du Hublot, dont l’aventure remonte au Collectif des Diables bleus dans les ex-casernes de Saint Jean d’Angély. Aujourd’hui, nous sommes tous établis au 109 », témoigne Frédéric Alemany, artiste numérique à la tête du Hublot. Concerts, théâtre, danse, expositions et projections vidéo, c’est plus d’une centaine d’artistes rattachés à des assos qui gravitent ici, dans les anciens abattoirs municipaux reconvertis par la Ville de Nice en pôle de cultures contemporaines. « Nous avons fait un gros travail depuis 2016 pour créer des connexions entre les structures, avec des événements pluridisciplinaires comme Eclairage Public sur trois jours l’été », se félicite Cédric Teisseire, directeur artistique du 109 et cofondateur de La Station, artist-run space ayant sa propre identité et dont les Stationautes proposent des expos conjointes. Et ce n’est pas tout : il y a aussi l’Entrepont pour le spectacle vivant, la compagnie Antipodes pour la danse, sans oublier de nouveaux rendez-vous comme, cette année, L’Automne de l’Image autour de la photo, l’art vidéo et les courts métrages. « Au total, ce sont aujourd’hui 9 000 m2 sur les 20 000 m2 de l’ancien site qui sont dédiés à la création, ce qui fait du 109 le lieu le plus significatif du département, poursuit Frédéric Alemany. Pour avancer dans la dynamique de coconstruction, nous souhaitons organiser des rencontres avec les artistes qui sont ici installés dans la vingtaine d’ateliers de la Ville de Nice et nous avons un projet de végétalisation incluant le monde animal, pour faire de ces anciens abattoirs un parc culturel refuge de biodiversité ».

Par Tanja Stojanov

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