Elle avait 22 ans quand elle a chanté la première fois sur la scène de l’Opéra Garnier dans Le Barbier de Séville et, récemment encore, le public monégasque la retrouvait dans le rôle de la Comtesse Adèle du Conte Ory de Gioachino Rossini. L’histoire de Cecilia Bartoli et Monaco ne date donc pas d’aujourd’hui, et récemment leurs liens se sont renforcés. Après avoir été à l’origine de la création des Musiciens du Prince-Monaco, nouvel orchestre d’instruments anciens qui fait revivre la grande tradition de la musique de cour et avec lequel elle se produit en Europe, la cantatrice s’est vu proposer par Jean-Louis Grinda, directeur de l’Opéra de Monte-Carlo pendant quinze saisons, de prendre sa suite. A la tête du festival de Pentecôte de Salzbourg depuis 2012, elle a accepté de mettre son expérience en tant que cantatrice et directrice artistique au service de la formation monégasque, et a dévoilé sa première programmation à partir de janvier 2023. Une sélection très ouverte sur la musique baroque, dont elle est l’une des virtuoses vocales. Innovant en termes de répertoire, avec des pièces jamais jouées en Principauté comme Alcina de Georg Friedrich Haendel (1685-1759), sans pour autant délaisser l’héritage de l’Opéra de Monte-Carlo, comme avec La traviata mise en scène par Jean-Louis Grinda, elle s’est entourée ici des talents qu’elle a rencontrés en chemin et leur rend hommage. De sorte que cette saison sera aussi l’occasion de fêter les 80 ans de l’immense pianiste Daniel Barenboim.
Par Tanja Stojanov