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octobre 2022

La Cité Radieuse à Marseille : 70 ans

  • Icône moderne
  • L’Unité d’habitation Le Corbusier passionne les amoureux d’architecture, épate les visiteurs par son concept étonnant. En cette année-anniversaire, rencontre avec l’esprit des lieux, toujours aussi inspirant…

Le 7 juillet dernier, le jury du concours ArchiCOTE, organisé par COTE Magazine, le Syndicat des Architectes 13 et la Société des Architectes s’est réuni à Marseille pour désigner les lauréats de la première édition provençale.

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Une Cité fervente, bouillonnante, cultivée... En façades, un puzzle de loggias cadencées de tonalités primaires, prolongent la vie au-dehors des appartements-duplex. : © Pierre Quintrand
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Le Corbusier, à l'échelle du Modulor, système de mesure inventé par l'architecte, sur la façade de l'Unité. Marseille, France, 1952. / © Lucien Hervé -FLC-ADAGP / J.Paul Getty Trust, The Getty Research Institute, Los Angeles Lucien Hervé
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70 ans et pas une ride à l’horizon ! Campé dans son béton rythmé de loggias colorées, l’immeuble embrasse Marseille à 360° du haut de son toit-terrasse. Au-delà de son enveloppe brute, son habitat traversant entre ombre et lumière, séduit ses adeptes ; son acoustique protège du bruit ; ses matériaux – bois, béton, verre, céramique – n’en finissent pas de surprendre l’œil et le toucher. Imaginée après-guerre par Charles-Edouard Jeanneret – dit Le Corbusier –, L’Unité d’Habitation est inaugurée en 1952. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 2016, le projet visionnaire de reconstruction, commandé par l’État à l’architecte, est aujourd'hui un incontournable édifice du Mouvement Moderne.

Une ville dans la ville
Aujourd’hui, la Cité Radieuse célèbre toujours des usages sans cesse réinventés. Cohabitation, partage, mixité intergénérationnelle, hébergement étoilé, restauration, école maternelle, « rue » commerçante, services et entraide de proximité… Tout ici prend racine, infuse, traduit un style de vie inédit. Car la Cité Radieuse n’est jamais là où on l’attend, c’est bien là toute sa séduction. Avec ses 320 appartements « cellules » et des équipements distribués sur huit niveaux, elle s’élance comme un village vertical, jusqu’au 9e étage doté d’une piscine à ciel ouvert. Entre ses murs classés, les chambres d’hôtel design et tables gourmandes supervisées par l’incontournable couple Gérardin se réservent longtemps à l’avance, le temps de vivre une expérience d’habitat mixant confort et authenticité, détails et couleurs d’origine ; affichant un style qui traverse les âges et se moque des modes. Les visiteurs des 3e et 4e Rues croisent aussi un salon de thé-pâtisserie, des bureaux et ateliers, vitrines et showrooms pleins d’esprit et de talents vivifiants (Maison Mirbel, Atelier Stéphanie Sériès, Galerie Kolektiv 318…). Sans oublier la nouvelle librairie-galerie Rupture-Imbernon, dont Alexandre Sap a repris depuis quelques mois, les rênes de l’institution créée en 2001 par Katia Imbernon qui a doublé la vocation du lieu, d'une formidable maison d'édition.

Sous le ciel, l’art partagé
Riche en surprises, la Cité Radieuse se prête aux rencontres, aux événements pluridisciplinaires. Chaque mur ou espace alentour peut devenir cimaise. Architecture et art contemporain mêlent coups de cœur vintage, collections exclusives, partenariats qui ont du sens : Art-O-Rama cet été, Architecture de Collection (agence immobilière spécialisée dans l’architecture remarquable des XXe et XXIe siècles) et l’Ecole Camondo-Méditerranée fusionnant cet automne. Là-haut sur le toit, l’ancien gymnase devenu le MAMO, sous la direction d’Ora-Ito, invite l’art dedans-dehors. Vernissages, concerts, projections cinématographiques, fête des résidents, le calendrier bat son plein. L’association des habitants, très active, soutient la bibliothèque, le ciné-club, le jardin partagé… « L’esprit des lieux est bien là et se colporte, s’engage sans cesse », souligne Benjamin Vincent, acteur du Mamo, directeur de Zad Agence, dédiée à l'évènementiel.

Un lieu unique !
Esthète engagé du béton comme son illustre prédécesseur, l’architecte Rudy Ricciotti le souligne : « la Cité Radieuse a un fonctionnement social et démocratique. Ceux qui y habitent ne le font jamais impunément, ils ont fait un choix amoureux ». Alors oui ! Il faut venir redécouvrir cette éminence radieuse. S’offrir le plaisir d’une immersion totale, ne jamais oublier l’équilibre fragile d’une telle infrastructure et espérer la métamorphose tant attendue de son environnement des abords directs. La « cité-jardin » ne dort que d'un œil…

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