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URBAN GUIDE

À l’affût de bonnes idées et adresses ? Expositions, festivals, concerts, boutiques, collections capsules, restaurants, bars… Toutes les dernières actualités et ouvertures de la Provence sont présentées dans notre rubrique Urban Guide. De quoi découvrir toute la richesse et la diversité du maillage culturel, shopping et gastronomique à tester sans attendre. Les créateurs locaux ont également la parole dans ces pages.

février 2023

David Hockney au musée Granet

Voici pourquoi on l’adore

Le musée Granet présente jusqu’au 28 mai 2023, en partenariat avec la Tate Gallery, 103 œuvres majeures de David Hockney.
Voici quatre raisons d’adorer ce grand artiste britannique… et de lui rendre visite à Granet !

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n the studio, December 2017 (dessin photographique imprimé sur 7 feuilles de papier, monté sur 7 feuilles Dibond).

Son esprit rebelle

Faut-il être marginal et nourri d’un bel esprit rebelle, pour devenir un grand artiste ? La réussite de David Hockney semble entériner cette assertion populaire. Car, marginal, Hockney l’est doublement. Marginal dans sa vie sociale : issu d’un milieu ouvrier et d’un West Yorkshire industrieux, homosexuel décomplexé, esthète fantasque, il se démarque nettement de la normalité confite d’une Angleterre de l’après-guerre. C’est d’ailleurs outre-Atlantique, dans une Californie où couve le futur Summer of Love, qu’il se révèle vraiment au milieu des années 1960. Marginal également dans sa création artistique : il refuse l’art abstrait alors en vogue, tourne le dos aux pratiques de l’époque pour s’épanouir dans une peinture aux accents figuratifs qui vise à séduire, à exalter la beauté, le rêve et le plaisir.

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Très (End of Triple) (1990, lithographie sur papier). © David Hockney/Tyler Graphics Ltd
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The Perspective Lesson (1984, lithographie sur papier). © David Hockney/Tyler Graphics Ltd // photo : National Gallery of Australia, Canber
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Rubber Ring Floating in a Swimming Pool (1971, acrylique sur toile). © David Hockney // Photo : Fabrice Gibert

Son avant-gardisme

Si son admiration pour les approches des maîtres anciens et modernes – de l’espace perspectif de Fra Angelico au style cubiste de Picasso, de la ligne néoclassique ingresque au dessin linéaire de Van Gogh et Matisse – irrigue son œuvre, il se montre résolument avant-gardiste et audacieux, que ce soit par la remise en question de notre perception du monde ou l’usage de médias a priori fort éloignés des techniques de la peinture. Il intègre, au début des années 1980, la « perspective inversée » dans des paysages enveloppants. Il instrumentalise les nouvelles technologies et les met au service de son art, employant indifféremment le fax, l’ordinateur, la palette graphique, la photocopieuse couleur laser, l’iPhone, l’iPad ou la caméra haute résolution. Il étend ainsi l’éventail des possibilités de création des domaines traditionnels de la peinture, de la gravure et du dessin à des utilisations plus contemporaines, du Polaroid aux technologies numériques avancées.

Avant-gardism

While Hockney’s work is nourished by his admiration for Old and Modern Masters – from Fra Angelico’s perspective to Picasso’s cubism, Ingres’ neoclassical lines and the linear designs of Van Gogh and Matisse – he is also an emphatically bold, avant-garde artist, whether it is in the way he questions our perception of the world, or by his use of media a priori far removed from the techniques of painting. In the early 1980s he began incorporating “reverse perspective” in his enveloping landscapes. He has harnessed multiple new technologies for his art, indiscriminately using fax machines, computers, digital graphics, laser colour photocopiers, iPhones, iPads and high-resolution digital cameras. By doing so, he has extended the range of creative possibilities from the traditional fields of painting, engraving and drawing to more contemporary applications, from Polaroid to advanced digital technologies.

Sa puissance dans la sobriété

L’œuvre de David Hockney, solaire et hédoniste, est à la croisée du pop art et de l’hyperréalisme. Elle possède une dimension moderniste et minimaliste. Ainsi, son célèbre « A Bigger Splash » (acrylique, 1967) est emblématique de sa manière  : un assemblage de rectangles parfaits, deux palmiers filiformes, un plongeoir, une trace d’écume (mais pas de plongeur) pour la géométrie, une palette limitée (bleu cobalt et bleu outremer, terre de Sienne brute et brûlée, terre d’ombre brute, vert Hooker, jaune de Naples et blanc de titane) pour la couleur. A chacun d’inventer – comme avec Hopper – l’histoire qui va avec… Cette sobriété permet à David Hockney de donner une force surprenante à ses compositions de très grand format, sortes de peintures en Cinémascope, à la fois sublimes et atypiques.

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Man in Shower in Beverly Hills (1964, acrylique sur toile). © David Hockney // photo : Tate
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My parents (1977, huile sur toile).
Par Maurice Gouiran

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