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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

février 2017

Ara Khatchadourian

  • Se dépasser pour la Mémoire et la Paix
 
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Photographie de Mylène Zizzo

J’avais 9 ans quand mon pays a sombré dans la guerre, 16 ans lorsque j’ai commencé à travailler dans une joaillerie à Beyrouth, 19 ans lorsque Marseille m’a adopté. Je suis alors devenu marseillais et citoyen du monde mais sans jamais oublier le Liban où je suis né et l’Arménie des origines de ma famille. À 24 ans, j’ouvrais ma propre boutique de création de bijoux. La technique de la fonte à cire perdue m’a permis de créer 4 000 modèles de bagues depuis que j’exerce ce métier. Je travaillais 16 heures par jour, 7 jours sur 7, jusqu’à ce que je découvre la course à pied en décidant de participer à un marathon au Liban. J’avais 40 ans et à partir de cet instant, le sport a pris une place immense dans ma vie. Ce furent d’abord des courses hebdomadaires, puis des paris de plus en plus osés. En 2007, mon entraînement pour La Diagonale des Fous de la Réunion m’a conduit à Chamonix où j’ai eu une révélation en découvrant le lever du jour au sommet du Mont-Blanc. Je me suis alors juré d’enchaîner les ascensions. Ce furent l’Ararat (ô combien symbolique !) puis le Kilimandjaro... C’est lors d’une conférence à Marseille, organisée par « Courir pour la mémoire », que j’ai entrevu la silhouette de l’Everest. J’ai décidé de m’y attaquer à l’occasion du centenaire du génocide des Arméniens. J’y étais en avril 2015 lorsque le Népal fut ravagé par un tremblement de terre (8 000 morts dont une vingtaine d’alpinistes). J’ai donc dû remettre ça. Le 22 mai 2016, au terme de 50 jours d’une progression éprouvante, j’ai planté les drapeaux arménien, français, marseillais, européen au sommet de l’Everest. Je relèverai un nouveau défi au printemps 2017 : rallier Marseille à l’Arménie à la course à pied. Une traversée de 5 000 kilomètres – soit 100 jours à raison de 50 kilomètres par jour – avec un slogan : « Run for peace ».

 

20 novembre 1983 : Mon arrivée à Marseille
10 février 1998 : Naissance de mon fils Alex
22 mai 2016 : Mon arrivée sur le toit du monde

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