Avec sa Villa Sud, l’architecte DPLG a décroché le prix « Logement individuel XL » du Concours ArchiCOTE 2014. Pour lui, l’architecture se vit à l’international. Ses villas « éco-chic » dialoguent avec le paysage.
Ce n’est pas parce que Frédéric-Paul Goux a établi son atelier à Super-Cannes, dans une résidence contemporaine d’un noir immaculé, qu’il met le cap sur des projets exclusivement azuréens. Aujourd’hui, ses maîtres d’ouvrage lui commandent aussi des villas à l’île Maurice, à Miami ou encore à Saint-Barthélemy, des lieux de villégiature au climat clément qui ont particulièrement le vent en poupe. Pour répondre à leurs besoins, ce créateur dynamique a fondé une agence dématérialisée. Ici, l’idée d’être obligé de respecter une même unité de temps et de lieu n’a plus de sens. Frédéric-Paul Goux collabore avec des architectes à l’autre bout du monde, par cloud interposé. S’inscrivant dans une approche globale, il peut être sollicité très en amont de la conception de villas : « Construire une maison, c’est d’abord choisir le lieu où l’on va acheter son terrain, penser à l’éventuelle revente. ».
Une invitation au voyage
La Villa Sud à Cannes, pour laquelle il a remporté le prix « Logement individuel XXL » lors du concours ArchiCOTE 2014, présente une identité architecturale très forte. Avec ses grands porte-à-faux, elle semble suspendue entre ciel et mer, se détachant comme un yacht dans le paysage. La lumière méditerranéenne, qui a inspiré tant d’artistes, se reflète ici sur le verre et sur l’eau, à tous les étages du projet. Les débords de toiture favorisent les apports solaires en hiver, tout en protégeant la maison des rayonnements l’été. Reprenant les usages d’antan, son mode de fonctionnement se rapproche de celui d’un hôtel, avec des entrées de service, des lingeries cachées... Sous la cuisine familiale, elle est ainsi équipée d’une cuisine professionnelle avec monte-charge. Et tandis que la suite parentale s’ouvre sur sa terrasse et ses jardins, les chambres d’enfants bénéficient d’une implantation centrale, facilitant l’accès direct aux pièces clés.
Les villas californiennes
« La notion de salon et de salle à manger est aujourd’hui complètement désuète », témoigne l’architecte, qui parle plus volontiers d’espaces à vivre. Grâce à d’imposantes hauteurs sous plafond et des volumes en plan libre, il leur insuffle une grande clarté. S’inscrivant dans la filiation de maîtres modernes comme Mies Van Der Rohe et Richard Neutra, il porte une attention toute particulière au rapport entre la construction et son environnement. Frédéric-Paul Goux diminue les surfaces habitables intérieures pour maximiser les espaces semi-extérieurs. Il crée des villas où les pièces flottent au milieu de bassins. Ses lignes sont comme des cadres qui découpent la vue en autant de tableaux contemporains. Et ce maître d’œuvre va plus loin encore, dans l’un de ses derniers projets à Mougins. Ici, l’espace est complètement dématérialisé. La maison ne présente presque plus de murs, sauf pour dormir et se protéger des éléments. Ses espaces de vie ne sont plus ni dehors, ni dedans.