Auteur de photographies dans le champ de l’architecture et du design, Hugues Lagarde a réalisé une série très spécifique pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19, à l’abri du tumulte des voitures et de l’agitation des passants. Des prises de vue qui sont comme des traces mémorielles directes d’une parenthèse dans le flot incessant de la ville, volontairement présentées sans retouches. Outre le fait qu’elles renvoient chacun à son intériorité, elles donnent également à voir l’architecture urbaine comme on ne la voit presque jamais durant le jour, mis à part peut-être au moment de la réalisation de projets. Comme Christo et Jeanne-Claude emballaient les monuments pour mieux révéler leur présence, Hugues Lagarde invite par ce dépouillement à poser un regard renouvelé sur ces édifices, leur géométrie et la manière dont ils structurent le paysage. Emerge aussi un constat sur nos déplacements dans l’espace public et la façon dont ils ont été pensés par les architectes.
L’avis du jury
Qui a la chance d’être allé à Brasilia ou dans la cité de Chandigarh ? Peu de monde. L’architecture se transmet surtout de façon universelle par la photographie, qui permet de mémoriser son histoire dans le monde. Pendant le confinement, nous avons découvert la ville tout à fait autrement de nos habitudes et l’œil d’Hugues Lagarde révèle ici toute son architecture.