Working girls. La créativité débridée

Costumes ou tailleurs, vestiaire ouvrier ou garde-robe des hôtesses de l’air…
le workwear cette saison se twiste de la touche de sophistication idéale pour les élégantes en ville comme en home-office.

On a bien cru à une débâcle du style… Le télétravail se généralisant, la tentation du homewear aurait bien pu achever toute réflexion modesque. Alors certes, pyjamas, slip-dresses, peignoirs ou joggings fleurissent un peu dans toutes les collections, des maisons de luxe – Dior a lancé une ligne de tenues d’intérieur, Dior Chez Moi – aux grandes enseignes – Zara s’emparant désormais, avec brio, du marché du loungewear. Mais, attention, les élégantes les plus assidues n’ont pas dit leur dernier mot. Et ce n’est pas parce qu’elles officient désormais « @home » qu’elles oublient les rudiments d’une silhouette construite avec soin. Bien au contraire ! Sur les podiums de la mode, les créateurs puisent dans les archives, s’appuyant sur les valeurs sûres. Le printemps-été 2021, qu’il soit confiné ou non, sera chic ou ne sera pas. Femmes de pouvoir et télétravailleuses créatives adoptent très facilement le costume XXL aux épaules carrées, moins près du corps que celui de l’executive-woman des 80’s mais tout aussi sexy. Portée à même la peau, la panoplie du dressing masculin – 2 ou 3 pièces chez Alberta Ferretti ou Fendi – joue la carte d’une sensualité maîtrisée. Plus ajusté mais tout aussi conquérant, le combo veste cintrée aux épaules marquées et pantalon évasé d’Olivier Rousteing pour Balmain nous attire irrésistiblement. Un coup de blues ? La légèreté des 70’s est toujours une bonne idée. Comme une joyeuse ritournelle qui fait du bien au moral et à la garde-robe. Pour sortir (mais aussi pour camoufler pyjama, pantalons oversized ou sweat doudou), Madame enfile un maxi trench. Ses proportions 80’s vues chez Prada, Sportmax ou Balenciaga forment une armure de protection quand on quitte sa bulle.

Décollage immédiat

Quand elles ne s’approprient pas les codes du vestiaire masculin et quand elles ne misent pas sur les lignes minimalistes qui ont fait les grandes heures des 90’s, elles enfilent avec grâce leur combinaison de pompiste. Parce que soyons honnêtes : une femme en impose dans un bleu de travail. C’est d’ailleurs l’obsession de la marque Houblon Platine qui se focalise sur la confection de combinaisons mixtes, déclinées dans une palette de couleurs franches et ornées de patchs à message au choix (« Vive la bamboche », « Si on s’aimait ? », « Open bar de love »). Monomaniaque également, une autre griffe parisienne, Salut Beauté, s’inspire de la tenue des hôtesses de l’air des années soixante-dix. Décollage immédiat avec le nouvel uniforme des filles en vue. Baptisé the air uniform, il évite la prise de tête le matin devant le miroir. Faciles à mixer, veste et pantalon se portent aussi bien haut perchée sur des talons qu’en mode cool avec des sneakers. Bien vu ! Gimmick du moment, le workwear, réinventé par les grandes maisons ou chiné dans les friperies les plus pointues, accompagne à merveille le quotidien des business-women. Et pour cause ! Non content d’être pratique et confortable, le vestiaire ouvrier se sophistique d’un rien. Un sac à main flashy, des bijoux fantaisie, une ceinture bien sentie, des montures couvrantes ou des accessoires rose girly, et le tour est joué !

Par Julie de los Rios