avril 2023

Transcan

Mutualiser les flux de marchandises sur le territoire

Fondée par Franck Cannata, l’entreprise a récemment développé, via sa nouvelle filiale Eco City, une solution de logistique urbaine vertueuse autour du dernier kilomètre décarboné.

Transcan est partenaire du Dispositif Objectif CO² pour la 7e année consécutive.

@DR

Dans le parcours familial de Franck Cannata, il y a ce grand-père, qui transportait du bois en tant que grumier dans l’arrière-pays. « Puis mon père a pris la relève dans le transport de marchandises, mais à un moment, les transporteurs nationaux sont venus s’implanter à Nice. Nos anciens clients sont ainsi devenus nos concurrents et il a vendu son affaire en 1997 », témoigne l'entrepreneur. Féru de véhicules à moteur, il a alors fait un pas de côté en 2001, en devenant transporteur-logisticien. « À tra-vers le monde, on voyait que la logistique était une vraie valeur ajoutée, mais à l’échelle des transporteurs régionaux et plus encore locaux on ne savait pas encore ce que ça voulait dire », explique le dirigeant niçois.

Ayant commencé dans un modeste entrepôt sur la route de la Baronne, l’entreprise occupe désormais 90 000 m² d’entreposage dans les Alpes-Maritimes et dispose de trois hubs en centre-ville de Nice pour la livraison du dernier kilomètre. « Il aura fallu beaucoup de conviction pour démarrer dans ce métier où chaque camion coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros, et où chaque mètre carré doit être optimisé, d’autant que notre paysage est très contraint, poursuit le chef d’entreprise. Avec une progression de 15 % par an depuis la création de l’entreprise, nous arrivons aujourd’hui à 35 millions de chiffre d’affaires et disposons de 250 cartes grises. »

Et s’il n’y avait pas urgence à être livré demain ?

« Désormais toutes les grandes métropoles ont mis en place des Zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m), qui vont devenir de plus en plus contraignantes au fil des ans. C’est aussi dans cette optique que nous avons développé notre concept Eco City, en proposant des solutions nouvelles adaptées aux nouveaux paradigmes en matière de préservation de l’environnement ». Le principe ? Massifier et mutualiser le flux de marchandises issu de multi-remettants en périphérie immédiate de Nice. Une fois la marchandise triée et optimisée, elle est acheminée en hypercentre dans des hubs interurbains, via des véhicules décarbonés, où les derniers mètres de livraison sont effectués par des vélos-cargo à assistance électrique. Diminution des pollutions atmos-phérique, sonore et visuelle, circulation flui-difiée, volume de camions réduit… Transcan vise à révolutionner le monde du transport et de la livraison dans une optique plus écoresponsable. Des solu-tions qui doivent s’inscrire dans une interrogation globale, terri-
toriale et motiver le sens des responsabilités de chacun.

Franck Cannata invite également à repenser certains nouveaux usages : « Désormais, la norme est de se faire livrer le lendemain de sa commande mais je crois qu’il est indispensable de mener une vraie réflexion autour de cette culture de l’immédiateté, trop rarement justifiée, et qui est une véritable hérésie environnementale lorsqu’elle devient systématique. Comme lorsqu’on achète un lave-linge, où l’étiquetage énergétique est devenu obligatoire, nous devrions connaître l’impact environnemental du transport quand nous achetons un article ». Ayant imaginé au départ ses services à l’échelle du territoire niçois, Transcan se développe aujourd’hui sur toute la bande côtière de Menton à Mandelieu. Et Cannes sera le prochain terrain de jeu de sa filiale Eco City.