PORTRAITS

Ayant reçu l’an passé le Prix du meilleur jeune cardiologue chercheur en imagerie cardiovasculaire d’Europe, ce médecin promeut la santé en combinant recherche et pratique clinique à Cannes.

« Les maladies cardiovasculaires sont l’une des plus grandes causes de mortalité au monde, et leur prévalence, c’est-à-dire le nombre de cas dans la population, augmente avec l’âge. Nous avons à notre disposition un arsenal thérapeutique en constante amélioration, mais il faut mieux diagnostiquer et mieux orienter les patients », témoigne le Dr Benjamin Essayagh, qui anime régulièrement des conférences en France et à l’international autour de ses recherches. Après son internat et sa thèse en cardiologie à l’Université Nice Côte d’Azur, il a rejoint l’équipe de l’Hôpital de Cannes et fait partie des chercheurs de la Mayo Clinic, l’un des meilleurs établissements hospitaliers au monde. S’intéressant à l’imagerie cardio-vasculaire et plus particulièrement à l’échographie cardiaque, ce jeune praticien est déjà présenté, à 30 ans à peine, comme « un exemple d’excellence française et une fierté cannoise » selon les mots du Maire de Cannes, David Lisnard. « L’échographie cardiaque est au premier plan des examens non invasifs. Utilisant les ultrasons sans risque pour le patient, cette discipline permet d’imager le cœur et fourni des informations de plus en plus précises, notamment sur les valves cardiaques. Nous savons désormais que les maladies valvulaires cardiaques sont très fréquentes mais sous-traitées. Les recherches que nous menons avec les Etats-Unis ont pour objectif de trouver de nouveaux marqueurs qui influent sur le pronostic, permettant de mieux orienter les patients vers les traitements les plus adaptés », poursuit Benjamin Essayagh. L’un des axes majeurs de ses observations : l’insuffisance de la valve mitrale, l’une des maladies valvulaires les plus fréquentes. « Lorsqu’il y a une fuite de la valve mitrale, apprécier sa sévérité peut être compliqué, d’autant que certains patients ne se plaignent de rien, témoigne le cardiologue. Or nous avons observé par exemple que plus l’oreillette gauche est dilatée, moins bon est leur pronostic. C’est donc un marqueur important à considérer. » Autre grande nouveauté dans les recherches menées par le cardiologue avec ses homologues à l’international : le prolapsus arythmique : « Nous avons identifié un nouveau phénotype de patients, porteurs d’un épaississement de la valve mitrale, sans fuite sévère mais avec un trouble du rythme cardiaque, dont une faible proportion va être à risque élevé d’arythmie grave. Là encore, l’échographie cardiaque arrive au premier plan des examens pour stratifier le risque, le suivi et décider du meilleur traitement. Nous avons d’ailleurs très récemment formulé des recommandations internationales en ce sens ». Autant de recherches qui, appliquées au quotidien, permettront d’améliorer encore le devenir des patients.