Le parcours de Martine Gasquet n’a pas été de tout repos et pour cause. « Nous n’étions alors que 6% de femmes à l’Assemblée nationale », se souvient celle qui a été la première femme élue députée à Nice en 1988. Historienne de formation, ancienne directrice de la Culture de la Ville de Nice et ex-directrice du Centre Universitaire Méditerranéen, elle a longtemps donné des conférences avant de passer à l’écriture. Une façon de lutter contre l’invisibilisation des femmes dans les mémoires. « Je m’y suis intéressée par le biais de l’Histoire, et contrairement à mon livre sur les Impératrices, artistes et cocottes, j’ai eu pour écrire Le Temps des Garçonnes toutes les difficultés à trouver des sources », témoigne cette autrice, qui réveille aujourd’hui le nom de celles qui ont lancé la Côte d’Azur en été. Parmi elles, ces Américaines qui fuyaient la Prohibition, sportives et n’ayant pas peur des coups de soleil. Ici Sara Murphy bronze en deux pièces, la danseuse Isadora Duncan évolue autour de Cocteau et les Gould font construire le Palais de la Méditerranée. « Il y a également Zelda Fitzgerald. Quand elle voulait publier, Scott s’y opposait en disant que s’il signait la nouvelle à sa place il la vendrait plus cher! », se scandalise Martine Gasquet. Sans compter également les passionnées de sports automobiles comme Hellé Nice, reine de la Bugatti, ou encore Marie-Laure de Noailles qui fit édifier avec Charles sa Villa à Hyères. Des lignes qui remettent ainsi les pendules à l’heure. Merci pour elles.
Le Temps des Garçonnes,
la Côte d’Azur des Années folles, 2022, Editions Gilletta
Par Tanja Stojanov