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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

décembre 2021

Henri Clavé

  • La chirurgie gynécologique en ambulatoire
  • Praticien dans le secteur privé, il a fait partie des pionniers de l’hystérectomie par voie endovaginale pratiquée en ambulatoire. Rencontre avec ce gynécologue chirurgien exerçant à Nice.
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Praticien dans le secteur privé, il a fait partie des pionniers de l’hystérectomie par voie endovaginale pratiquée en ambulatoire. Rencontre avec ce gynécologue chirurgien exerçant à Nice.

« Si l’hystérectomie était bien plus pratiquée autrefois, elle a eu un temps mauvaise presse notamment car l’intervention était faite par voie abdominale, par le ventre donc, ce qui augmentait les complications, le temps de séjour à l’hôpital et de guérison, explique le Dr Henri Clavé. Il n’y avait également pas assez d’information sur cette opération, qui consiste en l’ablation de l’utérus mais pas nécessairement des ovaires et des trompes de Fallope. Cela ne signifie aussi pas du tout la fin de la vie sexuelle ! » Dans quels cas alors l’hystérectomie est-elle pratiquée aujourd’hui ? Lorsque les autres options de traitement ne sont pas viables pour la personne et que l’utérus malade est responsable de troubles importants dans la vie quotidienne comme une lourdeur pelvienne, une incontinence urinaire, des hémorragies, une grosse fatigue ou encore des douleurs aux rapports sexuels. « Ces vingt dernières années, le nombre d’hystérectomies a diminué car les stérilets à la progestérone atténuent les saignements, les traitements médicamenteux permettent de réduire l’inconfort, les échographies et les IRM donnent de meilleures informations. Grâce aux hystéroscopies opératoires, on peut enlever désormais un fibrome ou un polype responsable d’une hémorragie, poursuit ce chirurgien gynécologue libéral intervenant à la Clinique Saint George. On ne retire donc l’utérus que s’il est à l’origine d’un inconfort réel, ce qui permet d’apporter à la personne une meilleure qualité de vie, sachant qu’ensuite elle ne pourra en revanche plus avoir d’enfant. Je pratique cette intervention en ambulatoire 90 % du temps contre moins de 5 % en France, grâce à une technique que j’ai mise au point. » Une intervention par voie endovaginale qu’Henri Clavé va donc régulièrement présenter à ses confrères à l’international et notamment en Europe. Sa qualité principale ? L’opération n’est pas douloureuse et il n’est pas nécessaire de dormir à l’hôpital ensuite.

APPROCHES NOUVELLES POUR LE CANCER DU SEIN
« Bien que n’étant pas universitaire, j’ai participé à développer de nouvelles techniques, mon métier étant ma deuxième passion après ma famille. Nous avons ainsi été à Saint-George le 3e établissement à voir naître un « bébé éprouvette » en France, Grégory, en 1985. J’ai aussi contribué à l’essor de la cœlioscopie avec de minuscules cicatrices, grâce à de petits trous dans le ventre, de même qu’à l’identification des ganglions sentinelles dans le cancer du sein. J’interviens également par traitement laser contre la sécheresse vaginale. » Autant de pratiques mini-invasives, qui ont donc vocation à diminuer l’agression chirurgicale. Et de conclure : « Ma spécialité a connu une vraie révolution. Lorsque j’ai débuté, nous n’avions même pas encore d’échographies et nous nous sommes battus pour diminuer le poids des interventions. Pour pratiquer la chirurgie ambulatoire, il faut être certain de sa technique. Le patient doit être au cœur de nos préoccupations, or la France fait partie des pays ayant les plus longues durées d’hospitalisation. Les diminuer, c’est réduire les risques de phlébites, d’embolies pulmonaires et d’infections nosocomiales. »

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