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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

août 2021

Jacky Ananou

Le temps des rencontres

Le matin, il partage son jazz à la radio et, l’après-midi, il se met au rythme de dessins au Bic® qu’il expose dans la région. Rencontre avec une figure niçoise qui marie arts plastiques et musique.

Par Tanja Stojanov
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Liz McComb
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© Claudio Citarella
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Keith Richard

Lunettes rondes et catogan, Jacky Ananou nous accueille dans son atelier-appartement proche de la Libé tout de bleu vêtu, la couleur des dessins au stylo-bille Bic® qu’il exécute avec un impressionnant souci du détail. Entre une toile XXL avec les portraits des plus grands guitaristes des années 1950 à 1990, où il a peint Clapton, Hendrix et Prince, et les œuvres au mur de ses amis artistes Sosno, Taride ou Larsen, le ton est donné. Celui qui est la voix chaleureuse de l’émission de Radio Chalom le lundi à 19 heures et qui présente actuellement une œuvre au Château de Cagnes-sur-Mer pour la grande expo « Moi, je » nous embarque en quelques minutes dans un univers fait de riffs et d’hyperréalisme.

« La musique ne me quitte jamais »
Petit rewind pour comprendre le parcours de ce dessinateur dingue de blues, guitariste à ses heures : « J’ai commencé en tant que disc-jockey comme on disait à l’époque, dans de grandes boîtes parisiennes, puis je suis passé d’assistant à ingénieur du son chez Barclay’s. » Un petit tour du côté du Canada puis des Etats-Unis et voilà notre Jacky revenu à Nice, où il lance un concept store très original. « Motus était une boutique de vêtements/galerie d’art avec fun guests, c’était devenu un point de rendez-vous pour les musiciens et peintres », poursuit avec entrain ce personnage qui s’amusait alors à proposer à ses artistes des thèmes comme Woodstock ou les jazzmen pour les expositions collectives qu’il organisait sur place chaque mois. Une aventure menée énergiquement jusqu’en 2017.

L’entourage d’un portraitiste
Durant toutes ces années, Jacky peignait aussi la nuit dans l’atelier qu’il avait à côté du musée Chagall. « Je suis désormais un oiseau de jour. Etant la lenteur personnifiée, j’ai à 70 ans vraiment trouvé mon médium sachant qu’il faut 4 heures pour dessiner au bic environ 10 cm », ajoute-t-il avec humour. Car oui, avant les portraits à l’encre bleue qu’on lui connaît aujourd’hui, Jacky est passé par la peinture : « C’est en rencontrant des membres de la Figuration Narrative, Combas, les frères Di Rosa ou Francky Boy, que je me suis mis à peindre. Mais plutôt que l’acrylique, j’ai préféré travailler à l’huile car le séchage était moins rapide. » Et c’est également une rencontre qui l’a conduit à devenir un spécialiste du stylo : « Etant très sensible aux gens qui dessinent, j’ai été marqué par le travail d’un grand artiste lors d’une exposition au Centquatre à Paris. Je l’ai contacté et il m’a accompagné plusieurs mois, une sorte de compagnonnage généreux ». Comme dans l’émission radio qu’il anime, où des plasticiens tels que Louis Dollé viennent partager leurs musiques préférées, Ananou invite ainsi ceux qui le croisent à une autre temporalité. Un rythme à mesure d’homme et riche de bien des personnalités, qui font la culture de chez nous.

Bic’onique
Après les icônes du jazz et du ciné, Jacky Ananou s’est attelé à représenter les objets iconiques de plusieurs générations, du solex au blue jean. Un travail impressionnant de patience. Un solo show à découvrir au Palais Lascaris à Nice jusqu’au 22 août.
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Bob Marley
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La montée des escaliers
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