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Édouard Loubet, l’énergie de la création./© Jean-Marc Favre / WOOlooMOOloo |
Avec une première étoile au Michelin à 25 ans, puis la seconde 4 ans plus tard, le chef de la Bastide de Capelongue nous livre un regard sans concession sur son parcours
I l a connu tous les succès. Comme si le destin avait souri à ce cuisinier de 47 ans : « J’ai toujours tout voulu trop vite, confesse Édouard Loubet. Résultat ? Ça fait 17 ans que je suis sur la touche ! Pourquoi il ne se passe plus rien depuis ? » En 2011 pourtant, le Gault&Millau lui décernait le titre de Cuisinier de l’année. Le maître de Capelongue n’aurait-il pas une insatiable soif de mouvement et d’événement ? « Ce que je cuisine aujourd’hui est un peu moins foufou qu’il y a 20 ans, mais c’est toujours aussi étonnant et inattendu. Désormais, tout est réfléchi. Je revendique une maturité dans ma cuisine qui se nourrit de l’avis seul de mes clients. » Le chef porte un regard sans concession sur la profession : « Je trouve bizarre que des cuisiniers qui n’avaient rien il y a 15 ans soient aujourd’hui portés si haut. » Et un regard lucide sur lui-même : « J’ai fait des erreurs de jeunesse, je le reconnais. Je suis franc et je ne regrette rien mais j’en paie les pots cassés. Je paie d’avoir été étoilé trop tôt. » Alors, la course est finie ? « Je l’ai dit à 29 ans, je le redis aujourd’hui : j’ai encore envie de décrocher les 3 étoiles. Pour mes enfants, ce serait bien de finir cette course car je ne les vois pas assez, mais c’est comme ça. » Non sans fierté, il reconnaît que ses trois enfants de 14, 12 et 5 ans passent souvent le voir en plein service : « S’ils viennent à la cuisine, c’est parce qu’ils l’auront voulu, mais ce n’est pas moi qui les aurai obligés ! »
Domaine de Capelongue
Les Claparèdes,
Chemin des Cabanes, 84480 Bonnieux
Tél. 04 90 75 89 78
Par Pierre Psaltis