60 ans d’audace, d’anticonformisme et de modernité
À l’occasion de son 60e anniversaire, la maison de joaillerie célèbre l’esprit visionnaire iconoclaste de son fondateur. Au programme des festivités ? Un livre et des rééditions ultra-désirables.
«Avec quelques amis, nous avions envie de marquer notre épo-que », confiait Jean Dinh Van dans le journal suisse Le Temps en 2006. Marquer une époque, c’est l’imprimer de sa vision. Pari tenu pour cet esprit iconoclaste et avant-gardiste ! Ses bijoux inspirés d’objets quotidiens, ses perles qui sortent du rang ou encore ses maillons déchaînés sont, aujourd’hui encore, d’une modernité inouïe. C’est cette créativité qui nous raconte l’historienne du bijou Bérénice Geoffroy-Schneiter à l’occasion du 60e anniversaire de la maison, au détour d’un beau livre, en français et anglais, dinh van – Sculpteur-joaillier (éditions Flammarion).
Effervescence des 60’s
Plonger dans les archives de dinh van, c’est avant tout s’immerger dans une période d’effervescence, celle des années soixante. Fils d’une mère bretonne et d’un père vietnamien artisan laqueur, il fait ses armes chez Cartier avant de prendre son envol. « À cette époque, le monde de la mode, des meubles, de l’architecture était en pleine révolution. De nouvelles signatures étaient apparues, et dans la joaillerie : rien ! J’avais envie de faire descendre le bijou dans la rue. Les femmes commençaient à s’émanciper et je voulais qu’elles puissent s’acheter leurs bagues, leurs bracelets, elles-mêmes », poursuivait Dinh Van dans Le Temps.
Tel était son état d’esprit quand il fonde sa marque en 1965, soufflant un vent de liberté dans les écrins avec des bijoux graphiques. Épurés et modernes. Faciles à porter. Anticonformistes. Aux antipodes des fleurettes de la place Vendôme. En transformant les objets du quotidien en bijoux – lames de rasoir, serrures ou punaises –, il séduit une femme libre. Celle qui porte des minijupes, danse toute la nuit et prend la pilule. Son esprit visionnaire est dans l’air du temps et ses couturiers-stars sont André Courrèges, Paco Rabanne et Pierre Cardin – il collabore avec ces deux derniers.
Manifeste esthétique
En 1976, il marque encore les esprits. Après avoir imaginé des bagues carrées, il s’émancipe encore des conventions, faisant du fermoir le motif principal de ses bijoux. Dès lors, les Menottes dinh van deviennent un symbole de l’attachement entre deux êtres. Dans un premier temps, visible sur le devant d’un collier, le motif s’est ensuite hissé au rang d’icône, décliné dans différents styles, en version mini ou XXL. Les stars succombent. De Diane Kruger à Gigi Hadid en passant par Jennifer Lopez ou encore plus récemment Lily Collins qui les arbore dans la série à succès Emily in Paris.
Pour célébrer les 60 ans de cette liberté de ton, la maison dévoile deux collections capsules, réinterprétant deux créations emblématiques qui ont traduit les révolutions sociologiques en manifeste esthétique : Serrure et Pavé. Cristallisant les volontés d’une génération qui veut s’affranchir des carcans ancestraux, ce dernier s’est sans cesse renouvelé. Aux rééditions en série limitée de la bague et du pendentif en or jaune et argent, s’ajoutent de nouvelles déclinaisons du collier grand modèle Pavé en or jaune, désormais proposées en petit et moyen modèle sur chaîne forçat ainsi qu’une version bracelet. De précieuses amulettes à porter au quotidien.
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