Photographie Jean-Michel Sordello
Il a opéré 30 000 malades. Une carrière fulgurante avec la prise en charge de nombreux cancers digestifs. Et des actes moins invasifs grâce au progrès des techniques
Des études de médecine brillamment entamées à l’âge de 17 ans, l’internat réussi au cours de la 5e année et un parcours brillant à l’hôpital, dans le privé, à Nice, à Monaco (où il fut chef du service de chirurgie au centre hospitalier Princesse Grace durant plus de dix ans) et à l’étranger lors de missions ponctuelles. Le Dr Charles Ferrari est célèbre dans la région en tant que chirurgien thoracique, cardiovasculaire et viscéral. Il a depuis peu stoppé son activité et vit dans un appartement tapissé d’ouvrages de médecine mais aussi d’histoire, de philosophie, de littérature, d’art… Chez lui, il est probable que la fréquentation assidue des « Humanités » qu’il affectionne depuis toujours a renforcé un sens inné de l’humain. « J’ai dû opérer de très nombreux cancers ce qui pose bien des problèmes et implique une prise en charge psychologique et affective souvent très lourde. La chirurgie reste cependant l’élément fondamental du traitement et à partir du moment où je donne un coup de couteau je me sens responsable ». Ce sentiment implique une écoute attentive du patient et des visites deux fois par jour le temps de l’hospitalisation.
La robotique, véritable avancée
La technique, pour lui, aussi pointue soit-elle, ne fait pas tout. « C’est le minimum. C’est un peu comme l’alphabet par rapport à l’écriture. Pour nous la technique reste une friandise, une récompense… Après intervient le côté humain ».
Côté technique cependant la chirurgie moins invasive a constitué un réel progrès dans les années 90 et le Dr Ferrari fut l’un des premiers à opérer par cœlioscopie. Aujourd’hui on va plus loin encore grâce à la robotique qui constitue une véritable avancée, notamment en urologie. « La main du chirurgien reste l’essentiel même s’il agit à distance mais il n’est pas impossible qu’un jour la chirurgie disparaisse en cancérologie ou qu’elle devienne encore moins agressive ».
Concernant la crise sanitaire actuelle le Dr Ferrari ne mâche pas ses mots : « Le confinement a été uniquement dû à l’absence de masques… A propos je me souviens qu’il y a seulement une quinzaine d’années nous opérions avec une simple bavette accrochée à notre blouse de chirurgien… ». La théorie hygiéniste et ses dérives extrêmes ne semblent pas faire partie de la panoplie préventive du Dr Ferrari qui mise sur le bon sens et l’empathie.
Nicole laffont