![]() |
Jean – Baptiste Gaubert – musique, peinture, performance avec Pierre Guillaumat – guitare, chant Olivier Bastard – violon Gerald Maiche assisté de Olivier Darchen – photographies – drone Les Goudes, Marseille – 20/09/2015 video visible sur Youtube. |
La Wehrmacht est restée moins de deux ans en zone sud, le temps de parsemer la côte méditerranéenne d’indestructibles bunkers qu’on aimerait bien aménager. Pour profiter de l’architecture ou du point de vue ?
Marseille et ses alentours regorgent de ces blockhaus qui restent les derniers vestiges d’un conflit vieux de 70 ans. Des Goudes à l’Estaque, en passant par Callelongue, le Frioul, Montredon, la Pointe rouge ou le parc Borély, subsistent les traces d’un Südwall qui s’étendait bien au-delà de la ville. Ainsi, les collines de la Côte-Bleue ont constitué une position idéale pour surveiller la baie de Marseille. Le long de la voie ferrée, de nombreuses fortifications y ont été érigées par l’occupant, les unes superposées aux forts construits après la défaite de Sedan, les autres profitant opportunément des cavités naturelles du massif de la Nerthe. Après la guerre, une fois pillés, quelques blockhaus ont été transformés en résidences secondaires au confort plutôt spartiate (car très difficiles à viabiliser) mais offrant de superbes points de vue sur la grande bleue. La municipalité en loua quelques-uns du côté des Goudes tandis que le centre de plongée de l’UCPA s’installait dans la batterie surplombant la calanque de Niolon. Des bunkers réaménagés, équipés de salles de bains et de toilette, y accueillent toujours des stagiaires ravis de découvrir les terrasses surplombant les eaux. S’il existe quelques rares exemples d’occupation de ces constructions – celles de l’Estaque servaient de caves à vin et de remises – force est de reconnaître que la plupart sont abandonnées dans des états déplorables, couvertes de graffitis et jonchées d’ordures. Leur démolition, maintes fois évoquée, pose problème tant ce béton armé semble indestructible. L’architecture massive de la base sous-marine de Marseille (prévue pour accueillir 20 U-Boote en 1944) domine toujours le port et en reste une des preuves irréfutables.