Brante & Vollenweider

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De Nice à Cannes, en passant par Mouans-Sartoux et Valbonne, ce duo a œuvré avec conviction à la modernisation de notre paysage architectural. Focus sur les lauréats du Prix Spécial archiCOTE.

Avec le recul, la Bourse du Travail signée par Brante & Vollenweider à Cannes en 1976 en dit long sur l’exigence architecturale, l’attitude engagée et les idées avant-gardistes de ces architectes dès l’origine. « Nous ne sommes pas partis pour faire un bâtiment brutaliste, c’était simplement un site avec de fortes contraintes, témoigne Michel Brante. Avec la voie de chemin de fer et la voie rapide, l’idée n’était pas d’ouvrir des fenêtres. L’édifice est donc composé d’un système de gradins de plus en plus étroits qui montent vers la lumière et dont l’éclairage se fait par des bandes latérales zénithales. » Loin d’une architecture dite « de façade », ce bâtiment destiné à accueillir les bureaux de la CGT est ainsi tourné vers l’intérieur. Une attention portée à chaque détail au dedans comme au dehors, caractéristique de ce binôme qui affectionne l’architecture scandinave. Arrivés sur la Côte d’Azur en 1968, Brante & Vollenweider ont édifié des villas avant de s’ouvrir à la commande publique avec ce bâtiment à Cannes. « Nous sommes des post-corbusiens épidermiques », s’amuse Gérard Vollenweider, qui a imaginé avec son associé des projets en béton brut, en béton et pierre, sans pour autant rejeter les toits en tuiles. « Leur travail d’une grande diversité, est un éventail ouvert des évolutions de la production architecturale des années 1970 à nos jours », s’enthousiasme l’architecte Luc Svetchine.

Majestueux cadrages sur le paysage
Edifié à Sophia-Antipolis en 1996, le laboratoire de recherche CERMICS est l’un des projets les plus emblématiques du duo. « Sur ce terrain très en pente, l’entrée se fait dans le bâtiment par une promenade aérienne, un belvédère qui met en scène la vue », témoigne Gérard Vollenweider. Et d’ajouter avec humour : « Comme un narthex ». On ne peut en tout cas qu’être inspiré par la majesté des verticales en béton de cette passerelle, la délicatesse des jeux de percement de la façade du bâtiment avec ses fines meurtrières qui entrent en dialogue avec des cercles en contrepoint. « Pour favoriser les échanges entre chercheurs, nous avons organisé les bureaux en demi-niveaux de part et d’autre de l’espace central, lieu de rencontre couvert d’une longue verrière en demi-lune », ajoute Michel Brante.

L’échancrure biaise des passages
La ligne donc, au cœur du projet de villas jumelées imaginé par ces architectes au Cap d’Antibes en 1996. « C’est un rectangle au nombre d’or, traversé par un axe Nord-Sud qui vient délimiter l’espace des deux maisons », détaille Gérard Vollenweider. Les lignes s’inclinent aussi dans un extraordinaire jeu entre verre et béton au Gymnase de Mouans-Sartoux. Une ligne qui vient même se briser avec élégance, comme pour le réaménagement de l’îlot des Pêcheurs à Antibes Juan-les Pins, en écho aux anciennes bâtisses du site. Brante & Vollenweider, ce sont ainsi des dizaines de projets qui ont ouvert la Riviera à l’architecture contemporaine, à force d’engagement depuis 50 ans.

Par Tanja Stojanov

1 Bourse du Travail Cannes 1976
2 Villas jumelées Cap d’Antibes 1996
3 CERMICS 1996
4 Gymnase Mouans-Sartoux 2005
5 Hôtel Les Pêcheurs Antibes Juan-les-Pins 2009
6 Lycée des Eucalyptus Nice 2013

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