Alexandra Bruno et Floriane Bouygues

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Sages-femmes, elles sont à l’origine du projet de prise en charge des violencesfaites aux femmes au CHU de Nice. Leur objectif ? Créer une plateformepour les demandes de tout le département.

Qu’est-ce qui a été à l’origine de votre initiative à l’Archet ?
F.B. « En consultation prénatale, nous voyions arriver des femmes dans des situations différentes de celles dont nous avions l’habitude. Qu’est-ce qui pouvait faire que certaines n’étaient pas en mesure de se dénuder, appréhendaient vraiment les examens ou ne pouvaient pas du tout envisager d’accoucher par voie basse et qu’il faudrait alors programmer une césarienne. »
B.A. « Dans le cadre d’examens médico-juridiques également, les patientes qui déposent plainte sont ensuite examinées par un médecin légiste et une sage-femme. Nous les recevions donc puis elles étaient envoyées vers le service d’infectiologie contre les Maladies sexuellement transmissibles, mais c’était ensuite à elles de faire toutes les autres démarches. »

Qu’avez-vous donc mis en place concrètement au sein du service de gynécologie-obstétrique ?
B.A. « Nous avons souhaité inscrire nos patientes dans un véritable parcours médico-psycho-social. L’idée a été de créer une plateforme d’accueil pour les victimes de violences sexistes ou sexuelles, s’inscrivant dans le schéma départemental partagé de lutte contre les violences faites aux femmes, en lien avec la police, le parquet, les services sociaux, PMI, Maisons de solidarité et associations. »
F.B. « Nous avons ainsi ouvert nos premières consultations en 2018, prouvé l’importance de ces consultations et de la création d’un poste dédié, et obtenu le financement de l’Agence Régionale de Santé en 2019. Nous souhaiterions créer une plateforme d’accueil et travailler avec l’ensemble du département sur une vision commune, pouvoir donc proposer un dépistage systématique suivi d’une prise en charge pluridisciplinaire immédiate si besoin. »

Comment participez-vous à la sensibilisation sur ces sujets dans le secteur médical ?
F.B. « Nous intervenons lors de colloques et de formations pour l’ensemble des professionnels de santé médicaux et paramédicaux, sages-femmes, infirmières mais également médecins généralistes dans le cadre du Diplôme Universitaire de Santé sexuelle de la Faculté de Médecine ».
A.B. « En définitive, pour chaque consultation de patiente en début de grossesse, mais aussi pour tout patient quel que soit le service, il apparaît essentiel d’effectuer un dépistage systématique en posant la question : avez-vous été victime de violences sexistes ou sexuelles ? Car il peut s’agir d’une violence physique, psychologique, verbale, de harcèlement au travail tout comme de violences dans l’enfance. Car nous parlons ici de femmes adultes, mais les hommes et les enfants sont évidemment touchés. Neuf fois sur dix lorsque nous posons la question, les personnes victimes répondent par l’affirmative, ce qui nous permet ensuite de les inscrire dans un réseau de prise en charge. Notre souhait est ainsi d’agir à la source, d’aider les parents pour eux et leurs enfants. »

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