mars 2017

Sébastien Wierinck

  • Électron libre

 

 

 
 S Wierinck

 

Questionner l’espace et le temps, reconsidérer l’art et les objets... C’est à l’Estaque que l’artiste belge a trouvé le cadre idéal pour tenter de répondre à ces énigmes métaphysiques. C’est là aussi qu’il explore son propre système de création.

 

Laisser libre cours à mon imagination et faire autre chose que de l’art contemporain. » D’emblée, Sébastien Wierinck pose les marques de sa pratique artistique, à la croisée de l’art, du design et de l’architecture. Avec, en toile de fond, une longue liste d’interrogations : « Qu’est-ce qu’un meuble ? Comment vivent les gens ? Que signifie “espace public” ou encore “design” ? » « J’ai beaucoup de mal à faire des choses imposées. Je me fie seulement à mon instinct et c’est ainsi que je parviens à élargir mon spectre créatif » ajoute-t-il. Né à Courtrai, en Belgique, Sébastien a étudié le design intérieur et de mobilier à Sint-Lukas University College of Art and Design à Bruxelles, avant d’enchaîner diverses expériences auprès d’artistes tels que Marin Kasimir, l’atelier Jan De Cock... et de cabinets d’architecture dont celui de Mathieu Poitevin à Marseille. « J’ai créé mon studio de design à l’Estaque en 2005, juste un an après mon arrivée dans la cité phocéenne. Pour la confidence, j’étais venu ici pour un week-end de détente... J’ai tout de suite été fasciné par l’aspect rugueux et populaire de cette ville mais aussi par son énergie et son potentiel. Au point de m’y installer immédiatement. Puis au rythme du soleil et de la Méditerranée, je me suis aussi pris de passion pour une autre forme de culture : mon potager. Un havre de paix que je nourris tous les jours et qui me le rend bien. C’est aussi une incroyable source d’inspiration pour moi ! »

 

L’architecture, mon dada
Sébastien Wierinck est surtout connu pour ses fameux bancs publics tubulaires qui firent d’ailleurs l’objet d’une exposition au J1 en 2013, à l’occasion de l’Année européenne de la culture. En effet, c’est en Belgique en 2002 qu’il a lancé OnSite, une série variable de mobiliers conçus spécialement pour égayer l’urbanisme à partir de tubes de polyéthylène flexible. Ses créations – mobilier urbain, siège de café et restaurant, installations temporaires et monumentales – ont en commun de mettre en jeu la manière. « La forme de chaque pièce résulte de sa fonction première et de sa relation directe à son environnement. Ce qui induit un dialogue immédiat entre l’objet et le public. » Les créations de la série associent les technologies de dessin assisté par ordinateur à un savoir-faire post-industriel et la plasticité de matériaux empruntés aux chantiers de nos villes à la fluidité de formes organiques. Des réalisations qui furent notamment exposées au Palais de Tokyo et au CentQuatre, à Paris, à la galerie Into Art & Furniture à Berlin mais aussi à Moscou, Bangkok et chez différents clients privés parmi lesquels Vodafone, Honda, Ferrari World Abu Dhabi, etc. En attendant l’installation de son prochain atelier dans le quartier Saint-Antoine, à Marseille, Sébastien travaille actuellement sur l’aménagement de la terrasse de la maison de la Radio à Paris et sur le mobilier urbain de la place Thiers à Nancy, une version combinatoire de bancs publics en inox, dérivée de la fameuse série BenchMarks réalisée en collaboration avec l’entreprise Cyria d’Aix-en-Provence, spécialisée dans le mobilier urbain audacieux.

 

Par Louis Badie