février 2015

Pakito Bolino

  • [ Pakito pas-si-brut ]
 
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Sérigraphe, coloriste, auteur de BD, musicien, Pakito est le cofondateur du Dernier Cri, collectif d’artistes hors cadre et hors codes de l’illustration conventionnelle, qui a fêté ses 20 ans en 2013 : « Année Peine Capitale pour la culture ! », jubile l’éditeur sauvagement indépendant. En réaction permanente, à l’interface de l’avant-garde des mangas alternatifs, de l’art brut underground et du graphisme déviant.

 

Cri de mort et de révolte
Débarqué à Marseille d’un squat parisien, imprégné des images torves de Hara-Kiri, Bazooka et Raw, Pakito avec d’autres auteurs « lance » le Dernier Cri. Un cri clin d’œil au Cri de Munch, mais « dernier cri, moderne » comme dit la pub ! Son atelier à La Friche Belle de Mai « vomit » livres en séries limitées, images en 3D, affiches, sérigraphies, films, et édite toute forme d’expression décalée dans un catalogue de plus de 300 publications. Il crée des liens avec d’autres artistes et structures, comme le MIAM de Sète ou des graphistes japonais, mais aussi avec les gamins des quartiers qui viennent ici voir et apprendre à créer des livres en sérigraphie ou des films en costumes.

Les expos Mangaro & Heta-Uma
Au-dessus de l’atelier, Le Cartel accueille Mangaro (contraction de « manga » et du magazine japonais « Garo ») en parallèle avec Heta-Uma, l’exposition au MIAM de Sète qui se tient jusqu’en mars 2015, dont Pakito et Ayumi Nakayama (librairie Taco Ché de Tokyo) sont les commissaires. À l’affiche : 40 ans d’avant-garde graphique japonaise, révélée par Garo et le Heta-Uma, c’est-à-dire « le mal fait bien fait », « le sale mais beau » ou « le brut mais parfait », qui joue avec l’iconographie populaire, une forme de pop art brut. Étonnamment beau, d’un graphisme hyper soigné sous l’apparence « brut de décoffrage ». Une surenchère visuelle et sonore où, comme dans une rue de Tokyo, se télescopent dessins, jouets, peintures, sons, vidéos, installations, kakémonos… « Pas seulement des vitrines, une exposition vivante, où on désacralise l’art et où des artistes en résidence travaillent », résume Pakito.

 


Par Claude Ponsolle