février 2015

Fouad Bouchoucha

  • [ Entre l’abscisse et l’ordonnée ]
 
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Né en 1981 à Marseille, Fouad devient dessinateur industriel, travaille à son insu pour l’armement, et prend conscience de l’opacité des réseaux, du cloisonnement de fabrication de nos outils sophistiqués. Il rêve d’un métalangage qui puisse rendre compte de la réalité des choses.

 

Un parcours classique
Études au lycée Léonard de Vinci, bac pro, diplômé des écoles d’art de Marseille-Luminy et de Lyon, cycle de conférences en Chine, artiste en résidence à la Friche Belle de Mai, création d’un label musique Le Saut du Tigre… son parcours est diversifié. Il expose au MAC à Marseille, au Stedelijks Museum d’Amsterdam, au Palais de Tokyo à Paris, entre à la galerie Éric Dupont à Paris, inaugure avec 40 000 pétards à Marseille l’ouverture du FRAC PACA en 2013, et décide de s’installer dans la cité phocéenne, puis devient père de famille tout en préparant de multiples expositions

Installations monumentales et performances sonores
Dans un nouveau langage, faire dire leur vérité aux objets mécaniques, graphiques, statistiques, numériques, littéraires, plastiques ou gestuels, nous les redonner à entendre, voir et ressentir, c’est l’intention des œuvres de Fouad. Multiformelles donc, ou plutôt métaformelles, ses pièces gardent en elles la magie de l’abstraction, l’ironie du hors contexte. Il en va ainsi de ces « coach tuning » dans un cube en béton, de ces bolides carrossées par l’ellipse de leur fonction, de ces espaces dont l’appréhension est soumise à des explosions. Les signaux sonores et visuels de l’œuvre nous parlent alors d’un abîme où l’artiste est roi. Narratif, métaphorique et ludique, l’art de Fouad prend ses racines en musique chez Erik Satie, Philippe Glass, John Cage et autres performeurs audio. Ses lectures de chevet ? Noam Chomsky, John Sloboda, André Leroi-Gourhan, René Daumal… Par la bande, lui parviennent sans doute à l’oreille les cours magistraux à la Sorbonne de Vladimir Jankélévitch, philosophe et musicologue. Marcel Duchamp, Yves Klein aurait adoré. Nul doute que l’art avec lui à Marseille puisse tramer de nouveaux réseaux, générer d’autres pistes.

 


Par Gérard Martin