décembre 2014

Nicolas Pincemin

  • La forêt XXL
 
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Par quelle ruse Nicolas Pincemin parvient-il à nous égarer dans ses forêts peintes, grand format ? Cela vient-il du réalisme de ses figurations ? En serait-il de sa peinture comme des décors de théâtre ? Devenons-nous devant ses toiles les acteurs d'une scène qui se passe au fond des bois ? La magie en tout cas opère, les arbres sont bien là, les flaques d'eau dans lesquelles se reflète le ciel aussi, le sentier, les odeurs presque. Non seulement nous pénétrons dans ces cathédrales végétales, mais nous sentons que la nature du végétal entre en nous. À y regarder de près c'est plutôt que le peintre use d'artifices qui nous font partager, de l'intérieur, sa vision des choses. La force de ces représentations tient en effet à de savantes illusions d'optique mais, surtout, doit beaucoup aux stratagèmes de la pensée. Il ne s'agit pas de simples images. Ici, la cabane d'un chasseur à l'affût suggère ce que c'est vraiment que voir ; là, l'eau qui reflète le ciel au travers des branches devient la métaphore du tableau. Partout le sujet peint nous égare dans notre propre regard. Ce n'est plus seulement nous qui voyons la forêt, c'est aussi la forêt qui nous voit. Nicolas Pincemin a grandi dans le Jura. Son cursus de « premier de la classe » s'est déroulé à Besançon, Strasbourg, Aix et Marseille. Son approche singulière, son attachement têtu à la représentation peinte doit autant à la phénoménologie de la perception de Merleau-Ponty qu'à l'exemple d'un Gerhard Richter, d'un Peter Doig ou d'un Jasper Johns. Peintre, absolument.

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Par Gérard Martin