juillet 2014

Barbecue

  • Le feu sacré
 
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Chaque année, la belle saison met le feu à nos jardins. Heureusement que le BBQ est là pour le maîtriser.

Quel est le point commun entre l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, le journaliste Gilles Stassart, le sociologue Ronan Chastellier ou encore le cuisinier Steven Raichlen ? Le feu sacré ! Comprenez qu’ils ont tous passé sur le gril un acte fondateur de l’évolution de l’homme, la cuisson à la flamme. Il faut dire que le sujet est universel comme le relève le spécialiste mondial en la matière, Steven Raichlen, dont le best-seller La Bible du Barbecue, s’est vendu à plus de 5 millions d’exemplaires : « Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, on pratique sur les sept continents l'art de la cuisson sur feu nu. » Pour preuve, Gilles Stassart dans son ouvrage 600° (température à laquelle la braise émet son premier rougeoiement) compile une belle brochette d’us et coutumes à travers la planète. On y apprend notamment qu’en Argentine « l'art de la grillade s'est élevé au rang de sport national sous le nom d'asado ». On laissera peut-être la lecture de Le Cru et le Cuit de Lévi-Strauss à ceux qui veulent se griller quelques neurones sur le sujet pour nous intéresser à une actualité brûlante : 75 % des Français ont une irrépressible envie de barbecue aux beaux jours. C’est ce qui ressort d’un sondage mené par OpinionWay pour la marque Campingaz.

Rompre avec la modernité
Pour le sociologue Ronan Chastellier, ce désir de braise correspond à un besoin de « retrouver le contact avec la nature qui passe par les moments vrais que sont les barbecues entre amis. À la fois retrouvailles homme/nature, besoin de plein air et envie de convivialité ». Selon lui, la modernité nous aurait un peu « désappris » à manger ensemble en développant de nouveaux modes de consommation. « Les Snack Box, Timballes, Cups…, tous ces substituts de vrais repas sont le reflet d’une dynamique “accélératoire” de l’alimentaire, mais ce sont aussi des pratiques qui disent non à la vie d’une certaine manière. Avec le barbecue, non seulement le mangeur contemporain se “désynchronise”, se ”désintoxique”, mais il renoue avec les bonheurs de la commensalité, c’est-à-dire partager le repas avec des convives. » Bref, une aspiration qui correspondrait à l’idéologie américaine du neighborhood, une volonté de redécouvrir les « petits paradis » de la proximité, une nouvelle attention aux autres avec des communautés restreintes où tout le monde connaît tout le monde, où personne ne se tient hors de portée de voix.

Un BBQ ´´naturel glam´´
Mais si nous sommes une très large majorité à vouloir cultiver le primitif qui est en nous, pas question de le faire de manière archaïque ! C’est le second grand enseignement du sondage OpinionWay : 1 Français sur 2 rêve d’un appareil qui se nettoie facilement et 42 % qu’il soit capable de tout faire. Il doit faciliter au maximum la vie de chacun et être utilisé autant par les femmes que par les hommes. Il doit être « naturel glam », avec une attention toute particulière sur les petits détails : nettoyage et allumage rapides, possibilité de cuisiner toutes sortes de plats, cuisson homogène… Autant dire que du côté des constructeurs comme Campingaz, les offres flambent : système Instaclean, qui permet de démonter entièrement et simplement la cuve et de mettre les pièces les plus sales au lave-vaisselle, ou encore Culinary Modular, concept « modulable » capable d’élargir les possibilités de votre grille en installant au centre un plat à pizza ou un wok.

Intégrez la Grill Academy !
Du matos de pro, donc, parfait pour faire super bien cuire… vos saucisses ? Évidemment non, car la révolution ne s’arrête pas au rituel, ni au matériel. Elle concerne aussi l’acte de cuisiner en lui-même, en prouvant qu’allumer le feu ce n’est pas faire fi ipso facto de la complexité culinaire. Pour bien faire passer ce message, la marque Weber, inventeur du barbecue avec couvercle, s’est lancée comme délicate mission d’initier les « serial grillers » à l’art de la « barbecue-nomie » à travers sa Grill Academy. « Nous voulons sortir des clichés et montrer que c’est un appareil de cuisson comme un autre, capable de réaliser tout type de recettes », explique Vincent Tiberghien, chef de la Grill Academy. Au programme de ces « We Experience » (inscription sur Internet), poulet entier contisé à la Ricotta, saumon mi-cuit/mi-fumé au sésame, train de côte en croûte de sel, gigot d’agneau à la provençale, aumônière de fruit sauce au Carambar… « L’idée est aussi de proposer des préparations de placard et de frigo, c’est-à-dire réalisable pour tout le monde de manière spontanée si des amis débarquent à la maison. » Quoi demander de plus ?



Par Alexandre Benoist