mai 2016

Jean-Charles Blais

  • le récit d’une forme
 
 BLAIS JC 125

 Jean-Charles Blais,sans titre, 113 x 115,5 cm, 2015 courtesy Galerie Catherine Issert. © F. Fernandez

Dans l’œuvre de Jean-Charles Blais, la silhouette humaine émerge au regard, profonde et silencieuse. Elle nous raconte une histoire, à explorer à la galerie Catherine Issert jusqu’au 2 juillet.

 

Né à Nantes en 1956, l’artiste s’est fait connaître dès le début des années 1980 pour ses peintures sur affiches arrachées. À la différence des affichistes d’après-guerre comme Raymond Hains et Jacques de la Villeglé, passés maîtres dans l’art du décollage, Jean-Charles Blais a fait de ces papiers imprimés un matériau de base pour déclencher un récit, que ce soit par l’apparition d’une forme à peine esquissée ou au contraire totalement construite. La galerie Catherine Issert à Saint-Paul de Vence, qui le représente depuis 1983, lui dédie aujourd’hui une exposition, à travers une quinzaine d’œuvres récentes et inédites. Ici, l’être humain se dévoile tantôt de face, de dos ou de trois-quarts. Entre persistance et évanouissement, l’artiste joue sur les limites de la figure et de la composition.

 

Le processus de la peinture
Investissant l’atelier comme laboratoire, Jean-Charles Blais s’est laissé guider par les mediums et les procédés. Des tableaux, il est ainsi passé sans rupture au cours de sa carrière à des pièces aux allures de patron de mode, à la photographie et au numérique. Il s’est aussi illustré dans le milieu urbain en créant un ensemble d’affiches colorées pour l’aménagement de la station de métro Assemblée nationale à Paris en 1990 ou une installation pour le bâtiment 100 Eleventh avenue de Jean Nouvel à New York en 2010. Qu’importe le champ d’expérimentation, sa pratique est restée imprégnée par ses préoccupations : le corps et sa représentation, la fragmentation, le positif et le négatif, l’absence. Les références de Jean-Charles Blais proviennent d’un large champ historique allant des ex-voto napolitains populaires à Malevitch. Des inspirations qu’il a traduites dans un processus alternant figuration et dé-figuration, et qui prend tout son sens dans la spatialité et la matérialité de l’œuvre.

 

Saint-Paul-de-Vence
2 route des Serres,
Tél. 04 93 32 96 92
www.galerie-issert.com