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VIVRE SA VILLE

De la création de produits originaux aux nouvelles technologies de l’information et la communication, les entreprises azuréennes sont un véritable atout de la région. Economie, banque, immobilier, urbanisme, architecture… cette rubrique se place au plus près des initiatives et transformations de nos villes. Ici, le concours ArchiCOTE vient également tous les ans récompenser les projets d’architectes les plus engagés et inscrits dans leur territoire.

décembre 2018

Féminin Pluriel

  • Un souffle nouveau

 

 

 
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Marie Boniteau  - Aurélia Lanson - Marie Boniteau - Rachel Desbordes - Audrey Carsalade

Sur la Riviera, la jeune génération du club Féminin Pluriel Côte d’Azur bouscule les anciennes habitudes dans le monde du travail, guidée par un maître mot : la bienveillance.

Nées aux alentours de 1980, elles sont les toutes dernières arrivées de la génération X, avant que les Y et les Z ne débarquent sur notre pla­nète bleue. Ensemble, elles font bouger les lignes, ces cadres mêmes avec les­quels elles ont grandi. Leur premier point commun ? Elles comptent parmi les plus jeunes membres de l’association Féminin Pluriel, réseau international de femmes de tête, de cœur et d’action, lancé il y a plus de 25 ans à Paris et qui pos­sède aujourd’hui des clubs sur Nice, Montpellier, la Côte basque mais aussi Berlin, Amsterdam, Moscou et Abou Dabi. Leurs noms ? Elles s’appellent Audrey Carsalade, Aurélia Lanson ou encore Marie Boniteau. Chacune dans son secteur d’activité, ces entrepreneuses dyna­mi­ques mènent une révolution douce, plaçant l’humain au centre de leur vie et leur emploi. « Notre réseau s’est inscrit dès le départ dans un esprit de collaboration et de solida­rité plutôt que de compétition et de concur­rence. Des valeurs à l’époque d’avant-garde, qui sont aujourd’hui en plein essor dans les entreprises », lance Rachel Desbordes (photo), 39 ans, présidente de l’antenne azuréenne. Mère de trois enfants, cette archi­t­ecte d’intérieur évolue dans un milieu essentiellement masculin. « J’adore coordonner l’ensemble d’un projet, suivre tous les travaux jusqu’à la livraison du bien. C’est un métier dans lequel on est vite confronté aux problématiques de vie des clients, pour dénouer les problèmes fonctionnels de leur habitat. On doit y être à l’écoute et ouvert à l’autre. » Si le réseau organise régulièrement des déjeuners à la rencontre de per­son­nalités inspi­rantes, porteuses d’idées nouvelles, et a mis en place une veille internationale de l’actualité des femmes sur sa page Facebook, il a imaginé également un système de mentoring. L’idée ? Aider les plus jeunes à lancer leur activité, encouragées par les aînées du club. Une solidarité intergénérationnelle.

Audrey Carsalade
Le chemin de la naturopathie
J’ai travaillé 13 ans dans l’événementiel d’une grande maison de luxe. Je faisais tout pour mon job et rien pour moi, j’avais besoin d’air », lance Audrey Carsalade, venue s’installer sur la Côte d’Azur dans la foulée. « J’ai pris 6 mois pour décider ce que je voulais faire. C’est le plus beau cadeau que je me sois offert. » Désormais, elle exerce un métier passion, aidant les autres à prendre soin d’eux-mêmes, à trouver un équilibre qui leur ressemble. « La naturopathie se fonde sur trois axes : l’alimentation pour donner à son corps la bonne énergie, la gestion du stress, qui est l’un des grands fléaux de notre siècle, et une activité sportive. Au-delà de ces conseils, je fais un coaching holistique complémentaire, pour mettre en place de nouvelles habitudes. » Et de poursuivre : « Nos parents restaient toute leur vie dans la même entreprise. Je côtoie aujourd’hui des blogueuses qui travaillent 6 mois par an de Bali ! » À l’écouter parler, on se rend compte à quel point Audrey a le même dynamisme que ceux qui n’ont encore que 25 ou 30 ans, ceux qui écrivent des textos avec leurs deux pouces et dont nous parle affectueusement Michel Serres dans son livre Petite Poucette. Une génération qui a le monde comme horizon, un accès direct à l’information, ne se reconnaît plus dans les anciennes structures et avec qui l’avenir reste à faire. Audrey fait ainsi ses consul­tations sur Skype, à l’Hôtel Juana ainsi qu’à Paris. Elle publie des vidéos sur Instagram qui font le buzz, anime des week-ends « wellness » ou des ateliers détox, et sort son propre livre sur la naturopathie en février 2019. « Avoir un travail qui me fait du bien, faire ma part de colibri en accompagnant les personnes dans leur transformation, c’est mon plus grand luxe. »

Aurélia Lanson
Les bienfaits de la méditation
J’avais auparavant une galerie d’art contemporain dans le Marais. En six ans, j’avais franchi l’étape de la notoriété dans la presse et j’étais sur la rampe de lancement avec des investisseurs, mais j’avais le sentiment que ma vie, ce n’était pas ça », se souvient Aurélia Lanson. Un jour, un ami, professeur de physique atomique à Cambridge, revient d’une semaine centrée autour de la méditation, très apaisé. Aurélia, qui avait appris cette pratique auprès de sa grand-mère, pianiste professionnelle, se pose alors une question intérieure. Es-tu heureuse dans ce travail ? « La réponse a été un non retentissant. Quand on écoute à l’intérieur de soi, au-delà des certitudes que l’on croit avoir et dans tout ce brouhaha extérieur, c’est juste une évidence. » En quelques années, Aurélia va ainsi suivre un programme américain de formation à la méditation, mettre en place des séances d’initiation dans une école, pour des salariés en entreprise ainsi que le grand public, du Belles Rives à Juan-les-Pins au Tigre Yoga Club à Paris. « Les professeurs avec lesquels je travaillais étaient proches de Stanford et Harvard, et les études en neurosciences sont nombreuses sur les bienfaits de cette pratique : développement de l’attention, meilleure gestion de ses émotions, mais aussi productivité et créativité accrues… » De retour du Népal, Aurélia lance aujourd’hui un kit de méditation, en vente boutique et bientôt sur le web, avec des coussins faits main réalisés avec un workshop de femmes sur place. « Dans la Silicon Valley, ils parlent depuis longtemps de post-capitalisme. Ils rêvent tous
de créer une B Corp. Notre modèle a montré ses limites, pour l’homme, la planète… Tout est à inventer. »

Marie Boniteau
Be happy au boulot
« J’ai souhaité offrir à mes équipes ainsi qu’à nos invités un lieu de vie unique propice à l’échange et à la créativité », témoigne la dirigeante de la société E-Ressources, installée à Lyon et à Sophia Antipolis. Son cabinet de conseil en RH et Recrutement Executive aux méthodes décalées a décroché la 3e place aux HappyAtWork 2018 et la 2e Top Agile dans sa catégorie. Une belle récompense pour cette femme inventive, qui savait à 20 ans qu’elle voulait devenir mum entrepreneur. « J’ai appris la rigueur, les process et la puissance de travail dans de grands cabinets anglo-saxons, mais je voulais créer autre chose de plus audacieux. » Ici, entre les dessins d’enfants et les objets d’arts, on est comme à la maison. Les clients, à la tête de PME et ETI, sont conviés à venir à leur premier rendez-vous avec un petit cadeau, qu’ils déposent en ces lieux. Pour mieux connaître leur personnalité et dénicher leurs futurs collaborateurs, le parcours est inédit : ils passent par un atelier olfactif, préparent un déjeuner, parlent de leur mode de vie, avant qu’E-Ressources ne vienne en immersion les visiter dans leur propre structure pour une meilleure compréhension de l’organisation. « Nous sommes des artisans de la rencontre, nous devons nous assurer de l’alchimie humaine, émotionnelle, culturelle entre les hommes bien au-delà de leurs compétences. » Forte de son succès, l’entreprise lancera bientôt une nouvelle marque en proposant aux dirigeants un « parcours 360 In House », entouré d’experts du conseil financier, du capital humain et de la transformation numérique. Pour Marie, « le plaisir d’entreprendre est une source féconde de performance ».

Par Tanja Stojanov 

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