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VIVRE SA VILLE

De la création de produits originaux aux nouvelles technologies de l’information et la communication, les entreprises azuréennes sont un véritable atout de la région. Economie, banque, immobilier, urbanisme, architecture… cette rubrique se place au plus près des initiatives et transformations de nos villes. Ici, le concours ArchiCOTE vient également tous les ans récompenser les projets d’architectes les plus engagés et inscrits dans leur territoire.

septembre 2017

Erades & Bouzat

  • Inscrire chaque unité dans son territoire

 

 

 
 Pole de Lantosque

Perspective du port de pôle Multi-accueil de Lantosque.

En couple, à l’agence comme à la vie, ils ont décroché le Prix « Logement collectif » du concours ArchiCOTE 2016. Retour sur quelques réalisations phares de Céline Bouzat et Christophe Erades.

 

Ils se sont rencontrés sur les bancs de l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille et ont développé depuis lors de nombreux programmes à quatre mains dans le domaine public. Pour eux, il faut vivre avec son temps. Proposer une architecture en adéquation avec les savoir-faire de son époque est juste une évidence. Céline Bouzat et Christophe Erades déploient ainsi des créations contemporaines, jouant sur le métal, le béton, le verre et le bois. Des matériaux simples et sobres, qu’ils utilisent pour leur texture et leur couleur, en évitant de faire appel à des procédés industriels trop complexes. Chaque matière répond alors à une fonction précise. « La forme et l’esthétique sont imbriquées. Il n’y a jamais de forme gratuite », précise Christophe. « Et nous sommes toujours animés par le même sujet : travailler sur le rapport au site de chaque projet », ajoute Céline.

 

Double peau au rétroéclairage évanescent
Ensemble, ils ont signé la construction du pôle culturel Auguste-Escoffier à Villeneuve-Loubet, composé d’une médiathèque et d’une salle de spectacle. « Tout l’enjeu était de réaliser un bâtiment commun pour ces deux entités, avec des bureaux liés à leur fonctionnement », témoigne Christophe. Sur un terrain tout plat, comme une page blanche, le couple a dessiné une structure en trois volumes d’une élégante simplicité, permettant d’identifier clairement ces trois fonctions. La médiathèque dévoile en longueur ses espaces fluides, rythmés par des patios, et reçoit les bureaux en surplomb. Ces éléments horizontaux créent un contraste avec la masse verticale de la sallede spectacle, qui émerge gracieusement vers le ciel, habillée de sa seconde peau en polycarbonate. Un procédé employé également pour la média­thèque de Pasteur, pensée comme une lanterne de la culture, irradiant son quartier et incitant à s’en rapprocher. Le socle robuste et rugueux en béton noir de cette réalisation supporte des étages légers et translucides, percés de baies disposées de façon asymétrique et qui donnent à voir les activités à l’intérieur. Un petit bonheur dans la ville !

 

Un filtre entre le logement et l’extérieur
Primé par le concours ArchiCOTE, le projet de 81 logements sociaux à Nice présentait une contrainte de site majeure. « Ce terrain résiduel, coincé entre l’avenue de la Californie et la voie Mathis, avec son flot de voitures incessant, attendait une construction », explique Céline. Et Christophe de poursuivre : « Le nombre important de stationnements nécessaires imposait d’occuper quasiment toute la surface constructible avec un parking. » Directement en contact avec la rue, ce niveau assied le bâtiment sur sa parcelle, mettant les logements à distance des nuisances. Dans la partie supérieure, apparaissent 7 étages d’habitations qui se démarquent des balcons linéaires voisins. Ici, des débords de dalle s’arrêtent librement. Les étages de la façade Sud sont traités comme des rubans, protégés du soleil par les balcons supérieurs et habillés par des panneaux en métal teints en différentes nuances de bronze. Et c’est sans parler de la façade Nord, face à la voie Mathis, qui donne à cet édifice une identité forte avec sa résille très graphique. Adaptant chaque espace à ses usagers, Christophe Erades et Céline Bouzat ont mis l’enfant au cœur du projet de pôle multi-accueil qu’ils mènent aujourd’hui à Lantosque. Afin de faciliter les déplacements des bambins, l’école maternelle est accessible par la rue. Pour s’adapter au terrain, l’école élémentaire vient se glisser sous ce premier niveau. Les deux étages sont mis en relation avec un pas-d’âne, adapté aux petites jambes.

 

Par Tanja Stojanov

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